A droite comme à gauche, le qualificatif prêté à François Hollande par Valérie Trierweiler pour désigner les pauvres choque. Un collectif prépare même une manifestation demain.
Ils jurent de mettre le président "sur les dents". Sur les réseaux sociaux, les "sans-dents" de gauche et les "sans-dents" de droite, des groupes de militants se sont immédiatement accaparé la formule prêtée à François Hollande par Valérie Trierweiler. "Si Hollande appelle les pauvres les “sans-dents”, lançons partout et sans plus tarder des collectifs #nouslessansdents contre les politiques du gouvernement », scandent une poignée de « militants altermondialistes ".
C’est le mouvement citoyen "Hollande dégage" qui est le soutien à droite des "sans-dents " : "Le 21 janvier 1793, c’était les sans-culotte, en 2014 il y aura les sans-dents…, écrivent-ils sur leur compte Twitter. Attention à pas perdre la tête, François ! ".
#SansDents était jeudi le hashtag le plus populaire sur Twitter en France, et ce pour le deuxième jour consécutif avec quatre à cinq tweets par minute ! Le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon reprend lui aussi la formule : "Nous sommes du camp des #SansDents ", affirment ses militants sur Twitter, jugeant François Hollande "condescendant ".
Les militants de NousLesSansDents, proches de l’extrême gauche, appellent à la création de collectifs " partout en France ". " Chômeurs stigmatisés, salariés maltraités, pauvres insultés, paysans sacrifiés, retraités délaissés…, énoncent ces édentés de gauche, ensemble, nous allons retrouver du mordant ".
Pour le moment, à gauche, pas encore d’action concrète en vue. « De l’écho que recevra l’initiative dépendra ses suites », avance-t-on. Mais « parce qu’on a la rage, rien ne pourra plus nous arrêter », assurent les militants.
Créés par "un chômeur en situation précaire qui veut travailler pour gagner sa vie ", les "sans-dents" de droite promettent, eux, une « révolte… incisive ! ». Un "rassemblement géant " est prévu ce vendredi, à 19 heures, devant l’Élysée. " Les “sans-dents” en ont gardé une contre Hollande !, s’énervent-ils. Qu’il dégage ! ".
Quelque 20 000 personnes avaient déjà « liké », jeudi soir, la page facebook nationale. Dix-neuf régions ont aussi créé leur propre page, appelant à des rassemblements devant les préfectures. " Il y en a assez d’être pris pour des imbéciles ! ", s’exclame une mère de famille nombreuse, " accablée d’impôts ", qui s’apprête à manifester aujourd’hui.
« Des “sans-dents”, comme dit Hollande, il y en a de plus en plus… Autour de nous, on voit certains pays rebondir, mais notre gouvernement, au lieu d’annoncer des mesures contre le chômage, invente chaque jour une nouvelle connerie ! Là, ça a atteint un point de non-retour ».
La Manif pour tous s’est également attelée au mouvement, elle qui cherche un auditoire plus large et lorgne les déçus de la gauche, avant sa prochaine manifestation nationale. « Le 5 octobre des Sans Dents dans la rue ! », proclame le collectif. « L’expression nous a énormément choqués », fulmine Ludovine de la Rochère, sa présidente. « Notre réflexe immédiat a été de penser aux familles que la politique du gouvernement appauvrit ». Sans dents peut-être, « mais pas sans voix », conclut la mère de famille : « Nous saisirons désormais toutes les occasions pour la faire entendre. Jusqu’à ce que le président s’en aille ».