Mis en examen pour le meurtre de l’un de ses co-détenus, Mr. N. a été reconnu coupable par la cour d’Assises de Saint Denis. Ce détenu est condamné à une peine de 15 de réclusion criminelle.
Les faits datent du 1er janvier 2009 : suite à une bagarre générale qui a éclaté dans la cour de promenade du centre pénitentiaire du Port, un jeune détenu âgé de 19 ans a été mortellement poignardé. Jean- Fredy Régel est décédé des suites de ses blessures quelques heures après avoir reçu plusieurs coups de couteau. Ouvert hier, ce procès devant la Cour d’Assises a pris fin avant midi ce mardi 15 mars. Les jurés ont suivi les réquisitions de l’avocat général puisque le prévenu a été condamné à une peine de 15 ans de réclusion criminelle.
L’avocat de la Défense - maître Nicolas Normand - s’est dit satisfait à l’issue de ce jugement. "C’est un verdict qui me semble être juste. C’est un meurtre qui est reconnu en prison. (...) Quinze ans, c’est une peine très raisonnable pour un meurtre, c’est une peine qui reconnaît les choses pour les victimes, ce qui est fondamental pour la famille. Mais c’est aussi une peine qui laisse la porte ouverte pour Mr. N. qui n’a que 22 ans et qui n’est pas totalement responsable même s’il l’est évidemment mais il est dans un univers carcéral compliqué" explique maître Nicolas Normand.
De son côté, l’avocate de la partie civile - maître Brigitte Hoarau - explique que la famille espérait une peine plus sévère et qu’elle compte saisir le tribunal administratif afin d’engager la responsabilité de l’Etat suite à cette bagarre mortelle qui a éclaté dans l’enceinte de la prison du Port. "Quinze ans, c’est une peine qui semble correspondre au contexte mais c’est vrai que la famille aurait voulu qu’on aille un peu plus loin parce qu’ils s’attendaient à une peine supérieure aux réquisitions. Aujourd’hui, ils acceptent le verdict, ils acceptent les quinze ans. Maintenant on a d’autres combats : on va sûrement mettre en cause la responsabilité de l’Etat pour ce qui s’est passé parce que nous estimons qu’il y a eu une défaillance des services pénitentiaires qui auraient dû intervenir plus tôt dans la bagarre. (...) On n’en serait pas arriver là" affirme maître Brigitte Hoarau.