Les pêcheurs traditionnels déplorent une concurrence déloyale, avec les pêcheurs de plaisance. Ils s’inquiètent de l’épuisement des ressources, à terme, ces travailleurs de l’océan craignent une disparition de leur savoir-faire.
À quatre heure du matin alors que La Réunion se réveille tout doucement, les deux pêcheurs attaquent déjà une éprouvante journée. Les deux professionnels approchent d’un dispositif de concentration de poissons au large de Saint-Gilles. La pêche peut alors commencer.
« Ça saute là bas je crois, la ligne est serrée. »
Ils attrapent finalement une dorade d’une taille moyenne, mais avec ce vent c’est une aubaine. En sept heures de navigation, ils récupèrent seulement quatre dorades et un thon, ils atterrissent dans la cale du bateau. Les pêcheurs ne rentrent pas les mains vides, mais c’est loin d’être suffisant.
« Sur une pêche comme ça aujourd’hui, au final on gagne vraiment rien. On paie les charges, en hiver c’est souvent des pêches comme ça car c’est souvent difficile. On a souvent des plus petits poissons qu’en été. »
Les charges et le carburant ne sont pas les seules préoccupations des deux amis arrivés dans la profession il y a 5 ans. C’est un métier précaire avec de nombreuses complications.
« Aujourd’hui la ressource est malheureusement limitée. À La Réunion on est seulement que 150 pêcheur professionnels, et il y a 1 500 pêcheurs de loisirs. La problématique aujourd’hui c’est qu’on pêche sur les mêmes ressources avec les mêmes espèces. Il n’y a pas de contrôle sur la quantité de poisson de plaisance à La Réunion »
Aujourd’hui, les 150 pêcheurs professionnels continuent de travailler de manière traditionnelle. C’est 40% de moins qu’il y a 10 ans. Un constat qui inquiète le président du comité des pêches.
« Si on continue comme ça, c’est les petites pêches qui vont reculer. »
Les problématiques sont encore nombreuses pour les pêcheurs péi qui s’inquiètent pour de voir disparaître un jour, une tradition et un savoir-faire.