Alors que les enquêtes se poursuivent pour faire de la lumière sur les accusations de viols d’enfants en Centrafrique, un garçon de 10 ans s’est lancé dans les confidences dimanche sur TF1 dans l’émission Sept à Huit.
Cette affaire porte accusation sur au moins 14 militaires français envoyés en Centrafrique soupçonnés d’avoir commis des abus sexuels sur des enfants entre décembre 2013 et mai 2014. Dans le reportage Sept à Huit diffusé par TF1 ce dimanche, une des présumés victimes, un garçon de 10 ans a confié sa triste mésaventure avec certains mots qui peuvent être choquants.
"Quand j’avais faim, j’allais les voir"
Il raconte qu’il a été interpellé par les soldats français au moment où il marchait près d’un checkpoint de l’aéroport de Bangui. "Ils m’ont dit qu’ils me donneraient des rations si je couchais avec eux. J’ai accepté", a indiqué le garçon qui a déclaré avoir couché plus de dix fois avec ces hommes.
La victime a raconté que les viols s’étaient déroulés dans un abri construit avec des sacs remplis de sable, visiblement l’endroit où ils dormaient. "Quand j’avais faim, j’allais les voir", a poursuivi l’enfant également victime de menaces de mort s’il passait aux aveux. "Ils m’ont dit "quand on te baise les fesses, il faut que tu ne le dises à personne", a sorti le gamin assis sur une chaise.
De nombreuses victimes
Ce garçon de 10 ans ne serait pas le seul ayant subi ces abus car selon lui ils étaient "nombreux". L’Onu à Bangui a pu interroger six d’entre eux. Leurs témoignages, dont les propos ressemblent à ceux du garçon de 10 ans, sont enregistrés dans une note confidentielle rédigée en juillet 2014. Le soldat aurait également donné à l’enfant une ration puis lui aurait fait visionner des vidéos pornographiques sur son téléphone avant de lui demander de faire la même chose. Les confidences d’un autre enfant de 11 ans ont été bien détaillées : "l’homme a mis un préservatif et m’a demandé de sucer son bangala", rapporte TF1.
Trois soldats identifiés
Alexis Nguitté, instituteur en charge d’une association de protection de l’enfance est le premier à avoir entendu ces témoignages. Alors qu’il enquêtait en février 2014 sur la vie quotidienne des enfants, il est entré en contact avec les victimes présumées de sévices sexuels, faits dont il ne pouvait ignorer. Mr Nguitté a alors donné l’alerte qui a donné suite à une enquête préliminaire de neuf mois et une information judiciaire ouverte à Paris le 7 mai dernier. Trois soldats ont été identifiés jusqu’à présent. Ils appartiendraient à un même régiment militaire en charge des postes de contrôle à l’aéroport de Bangui.