Deux mois après l’inscription de la Réunion au Patrimoine mondial de l’Humanité, les acteurs du tourisme jouent la carte de la prudence. Pour l’heure, il n’est pas question de parler de retombées économiques de l’Unesco même si ce classement est synonyme de grandes espérances pour les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration.
Le Relais des Gouverneurs affiche complet jusqu’en décembre prochain et les appels téléphoniques, au rythme de 10 à 15 par jour ne cessent d’affluer. Pour François Boyer, le responsable de ce gîte salazien, il est trop tôt pour se prononcer sur les retombées économiques du classement des pitons, cirques et remparts au Patrimoine Mondial de l’Unesco, même si des "frémissements" ont été observés. Le gérant de cette table d’hôte ouverte en 2003, indique que la fréquentation enregistrée durant ces deux derniers mois est "un bon début" et que "l’année prochaine sera décisive".
De cette reconnaissance mondiale, François Boyer reconnaît attendre beaucoup. Le responsable du Relais des Gouverneurs table de fait sur un élargissement de la saison. Du côté des touristes, la propulsion des richesses réunionnaises sur le devant de la scène mondiale est sans conteste un atout pour l’île. Forte de cette renommée, la Réunion devrait pouvoir développer le tourisme d’agrément qui peinait jusque là à démarrer.
Venus de la métropole, du vieux continent ou bien encore d’Outre-Atlantique, ces visiteurs et amateurs de randonnées au coeur de sites d’exception, la Réunion gagne a être plus connue et médiatisée. Si les atouts de l’île intense sont largement plébiscités, les touristes ne manquent pas cependant de souligner les lacunes des structures hôtelières. La principale concerne la formation du personnel d’accueil pour qui l’apprentissage des langues étrangères relève du défi.
Parmi les autres critiques que doit essuyer la Réunion, il y a encore et toujours le prix du billet d’avion. Sur ce point, la Région a promis de faire un effort pour faire de l’île intense une destination plus compétitive.