La contestation contre le projet de réforme des retraites s’intensifie, ouvrant la voie à la radicalisation du mouvement. Mercredi 5 octobre, plusieurs syndicats ont appelé à des grèves reconductibles à partir du 12 octobre. Les préavis de grève illimitée touchent plusieurs secteurs tels les transports, l’énergie, les routes ou encore les médias.
Dans les transports, les secteurs-clés du mouvement social en France haussent le ton. A la SNCF, l’ensemble des syndicats de cheminots ont annoncé des préavis de grèves reconductibles après la mobilisation du 12 octobre. Cette résolution a été rendue publique hier à l’issue d’une réunion intersyndicale allant dans ce sens.
Même durcissement de ton à la RATP. Quatre syndicats ont déposé des préavis de grèves reconductibles à partir du 12 octobre."La reconduction du mouvement dépendra de l’importance de la mobilisation et de la réponse du gouvernement", a expliqué la CGT-RATP. D’autres syndicats devraient se prononcer ultérieurement sur la suite à donner au mouvement après la manifestation du 12 octobre.
Sur les routes.Plusieurs perturbations sont également à prévoir.L’ensemble des syndicats Solidaires du transport - Solidaires transports, Sud Rail, Sud-RATP, Fédération des urbains et Sud route – ont prévu un mouvement global de protestation. Dans un texte commun, ils ont appelé leur secteur respectif à la grève reconductible.
Dans l’énergie. Le climat s’échauffe aussi. Hier, la fédération énergie de la CGT a annoncé des dépôts de préavis de grève illimitée dans les secteurs du gaz et de l’électricité. "Ces préavis de grève ont pour objectif de permettre aux salariés d’élargir et d’amplifier le rapport de forces suite à l’action unitaire du 12 octobre 2010", a expliqué la CGT. Chez Total, la grève devait être reconductible, par périodes de 24 heures.
Dans les médias également, l’action syndicale prend le devant de la scène. Les syndicats des chaînes publiques tels CGT, FO et CFTC de France Télévisions ont déposé hier un préavis de grève reconductible qui prendra effet dès le 13 octobre.
Toutefois, pour l’heure, les appels à la grève illimitée ne concernent que la métropole. Les huit syndicats de France ne sont pas parvenus à se mettre d’accord sur un éventuel appel national à des grèves reconductibles.
Pour le gouvernement, le train de la réforme des retraites est en marche, et il n’est pas question de faire machine arrière. Le texte en est actuellement à son troisième jour d’examen au Sénat. Il prévoit notamment le relèvement de l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans, à l’horizon 2018.
Selon le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, les menaces de grèves reconductibles brandies par les syndicats seraient sans effet.