Plus de 100 personnes ont été tuées en 48 heures à Nalout et Yefren, deux villes situées au sud-ouest de Tripoli, désormais transformées en véritables champs de bataille où sévissent les forces loyales à Mouammar Kadhafi. Cette information relayée par différents médias internationaux s’appuie sur les témoignages des habitants de cette région.
En six semaines, un millier de personnes ont aussi été tuées, et 3 000 autres blessées à Misrata (Est), selon des sources médicales. "Quatre-vingts pour cent des morts sont des civils", estime le directeur de l’hôpital de Misrata, le Dr Khaled Abou Falgha. Cependant, l’organisme de défense des droits de l’Homme, le Human Rights Watch (HRW), évoque un bilan moins accablant, faisant état de 267 morts à la date du 15 avril 2011. "Le nombre de morts pourrait, par contre, être plus élevé", a-t-on noté auprès du HRW.
A ce jour, les pilonnages des forces kadhafistes, tout comme les combats au sol avec les rebelles continuent de faire rage en Libye. Parallèlement, les forces de l’Otan ont intensifié leurs raids aériens pour neutraliser l’arsenal du colonel Kadhafi. Lors de sa 145e sortie dimanche, l’Alliance atlantique déclare avoir détruit entre autres sept bunkers de munitions près de Tripoli (la capitale), quatre radars de défense aérienne près de Misrata (Est), et quatre lanceurs près de Zenten (ouest).
Ce week-end, environ 3 000 civils libyens ont fui les violences pour rejoindre la Tunisie. Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU parle aujourd’hui d’une situation humanitaire inquiétante. L’ordre est maintenant donné, avec l’aval du gouvernement de Mouammar Kadhafi, d’y envoyer une mission humanitaire.
Lundi 19 avril, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a appelé à un cessez-le-feu réel en Libye, et a exhorté à renforcer l’aide humanitaire. M. Ban a aussi demandé la poursuite du "dialogue politique et la recherche d’une solution politique" pour débloquer le conflit libyen.