Un mort et de nombreux blessés sont à déplorer à l’issue de violents affrontements entre les manifestants et les policiers hier dans le centre de la capitale iranienne. Jusque-là épargné, le Bahreïn est aussi confronté à de sanglantes manifestations anti-gouvernementales.
A l’appel des leaders de l’opposition parmi lesquels l’ancien Premier ministre Mir Hossein Moussavi et l’ancien président du Parlement Mehdi Karoubi, des milliers d’Iraniens ont tenté de manifester ce lundi 14 février à Téhéran. Mais de violents heurts ont très vite éclaté alors que la police a tenté de disperser la foule. Selon un haut responsable de la police iranienne cité par l’agence Fars, plusieurs dizaines de manifestants ont été interpellés au motif qu’ " ils auraient été téléguidés par l’Amérique, la Grande-Bretagne et Israël ".
S’inspirant des révoltes tunisienne et égyptienne, les protestataires scandaient des slogans hostiles au régime en place. Selon l’agence Reuters, on pouvait entendre dans les cortèges des cris de ralliement tels que " Ben Ali !, Moubarak !, au tour de Seyed Ali ! ", en référence au guide suprême iranien Ali Khamenei.
Au même moment au Yémen, des rassemblements similaires ont eu lieu pour réclamer le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans. De violents accrochages entre les manifestants et les partisans du pouvoir s’y sont produits. Ces premiers ont été attaqués à coups de bâton par des pro-Saleh.
Lundi 14 février, l’ébullition du monde arabe a aussi gagné le Bahreïn, un pays jusque-là épargné. A ce jour, le mouvement de contestation y a déjà fait deux morts, selon toujours l’agence Reuters.
Aujourd’hui, les ténors de l’opposition iranienne, pour la plupart assignés à résidence surveillée, ont appelé à une nouvelle journée de mobilisation, sans grande chance de réussir leur coup.
La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a pour sa part appelé le gouvernement iranien à respecter le droit des citoyens de manifester pacifiquement.