Hier lundi 21 février, les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ont pris l’allure d’un véritable massacre. Le bilan de la répression pourrait atteindre près de 400 morts, dont 160 pour la seule journée d’hier, baptisée "lundi sanglant ". Les condamnations et les appels à l’arrêt du bain de sang se multiplient.
Lundi 21 février 2011, des affrontements meurtriers se sont produits dans plusieurs villes libyennes, y compris la capitale Tripoli. Selon plusieurs témoignages relayés par différents médias internationaux, le régime Kadhafi a sorti l’artillerie lourde pour réprimer l’insurrection populaire. L’armée de l’air aurait fait usage des armes de guerre, comme des avions de chasse, pour tirer sur la foule. Certaines sources notent aussi la présence de mercenaires africains parmi les militaires mobilisés par le pouvoir en place. Le nombre de victimes se chiffre par centaine, dont la plupart sont tombées sous les tirs en rafale de frappes aériennes.
Aujourd’hui, de nombreux dirigeants libyens en poste à l’étranger, dont certains issus de l’armée, ont déposé leur démission, pour protester, selon eux, " l’usage excessive de la force ". L’un des démissionnaires, sous couvert d’anonymat, a confié à la presse que " Kadhafi doit partir, ou c’est le peuple qui le mettra dehors ".
L’ensemble de la communauté internationale condamne unanimement la répression sanglante en Lybie.
Dans un entretien téléphonique d’une durée de 40mn avec le colonel Kadhafi, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a réclamé hier " l’arrêt immédiat des violences ". De son côté, la chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton a demandé " l’arrêt de ce bain de sang inacceptable ". Hier toujours, le président français Nicolas Sarkozy qui a fait la même demande a condamné " l’usage inacceptable de la force contre les Libyens qui n’exercent que leur droit fondamental à manifester et à s’exprimer librement ".
Le ministère français des Affaires étrangères prépare à présent l’évacuation de 500 à 550 ressortissants français présents en Libye. De même pour les 24 pays de l’Union européenne qui envisagent aussi le rapatriement de leurs ressortissants. Les Etats-Unis ont pour leur part ordonné le départ de leur personnel diplomatique "non essentiel".
Dans une allocution télévisée hier, le Guide de la Révolution libyenne Mouammar Kadhafi a démontré au monde qu’il était bien en Libye, et non en fuite, démentant certaines rumeurs véhiculées ces derniers jours.