La cour d’appel de Nancy a prononcé en début de semaine la relaxe des quatre collégiens impliqués dans l’enquête sur le suicide de Lucas dans les Vosges en janvier. La mère de l’adolescent considère cette décision comme "une injustice".
Lucas, un jeune collégien de Golbey (Vosges), a tragiquement mis fin à ses jours le 7 janvier. Ses proches ont soulevé des allégations de harcèlement, incluant des actes d’homophobie, qu’il aurait subis à l’école. Lundi passé, la Cour a prononcé la relaxe des quatre mineurs accusés de harcèlement envers l’adolescent. Bien que la Cour ait reconnu la gravité des propos tenus par les prévenus, elle a souligné "l’absence d’effet démontré" de ces propos "sur la santé mentale" du garçon.
C’était une décision très attendue dans cette affaire qui avait suscité une profonde émotion en France. La maman de Lucas, Sévérine, est dévastée. "Je ne vous cache pas que je ressens un grand sentiment d’injustice. Je suis anéantie", a-t-elle dit auprès de Vosges Matin. Interrogée par nos confrères de TF1, elle a affirmé s’être "effondrée" en apprenant la nouvelle. "Ça fait dix mois qu’on vit un enfer. J’espérais quand même que quelque chose soit acté, qu’ils aient une sanction, peu importe laquelle, qu’ils soient reconnus coupables", a-t-elle dit.
Malgré les insultes que Lucas a endurées, aucune sanction n’a été prise. Sa mère estime que "ce n’est pas normal". "Il a subi des mots tels que ’sale pd, sale gay, gros porc, tapette’... C’est choquant d’entendre ce genre de paroles dans la bouche des enfants, et ils le disaient à tout bout de champ", selon la dame. Son fils lui en aurait parlé et elle a agi, mais comme il constatait que rien ne changeait, il avait décidé de garder le silence. "Il s’est dit ’je vais arrêter d’en parler, je vais prendre sur moi, je vais encaisser, jusqu’à ce que ça ne soit plus possible’", regrette-t-elle