Les événements de Toulouse sont intervenus au moment du lancement officiel de la campagne présidentielle. Les candidats ont dû faire face à une situation exceptionnelle. Ils ont mis entre parenthèses la campagne pour laisser place à la solidarité national et au rassemblement. La mort de Mohammed Mehra hier, tué lors de l’intervention du RAID, marque la fin de ce consensus et la campagne pour la prochaine élection présidentielle va reprendre son droit. Mais cet épisode à Toulouse marque un tournant dans la course à l’Elysée.
La campagne présidentielle a été interrompue suite à la tuerie devant le collège-lycée juif Ozar Hatorah lundi dernier. Pendant trois jours, les candidats à la présidentielle ont laissé de côté les joutes verbales pour favoriser la solidarité nationale. Yvan Combeau, historien et politologue, explique cependant que cette période marque un tournant dans la campagne présidentielle. "Les sept semaines à venir vont être totalement différentes suite à ces événements" affirme-t-il.
En effet, depuis lundi le président-candidat Nicolas Sarkozy a revêtu son costume de chef d’Etat et bénéficiant de ce statut, il a eu une couverture médiatique plus importante que les autres candidats. Malgré la présence de cinq candidats à la présidentielle : François Hollande, Eva Joly, Marine Le Pen, François Bayrou et Nicolas Dupont-Aignan à la cérémonie en hommage aux parachutistes tués à Toulouse et à Montauban, ils ont été relayés au second plan en faveur du président sortant Nicolas Sarkozy. Maintenant que la campagne a repris ses droits, les autres candidats vont vouloir occuper davantage la scène médiatique pour pallier à ce manque de présence dans les médias ces trois derniers jours.
Plusieurs problématiques ont été soulevées pendant les événements de Toulouse. La question de la sécurité notamment va prendre une place prépondérante dans la campagne présidentielle. Mais Yvan Combeau l’affirme, d’autres questions autour de "l’union national", du "rassemblement" ou encore de la "République", vont être le "ciment de la campagne".
Mais le politologue prévient que les Français vont scruter les paroles des candidats et que toute récupération politique des événements de Toulouse pourrait être mal perçue par la population et la sanction pourrait tomber dans les urnes. Le politologue annonce la couleur "Qui parmi les candidats sera à même de représenter la France unie ? ce sera la question centrale" de ces sept semaines de campagne qui s’ouvrent à peine.