Nouvelle onde de choc dans le dossier de l’Institution Notre-Dame de Bétharram, dans l’Hexagone. Ce mardi, 43 nouvelles plaintes déposées pour des violences at abus sexuels sur des enfants et des adolescents dans ce collège-lycée catholique situé dans les Pyrénées-Athlantiques. Des faits allant des années 1970 à la fin des années 1990. Ce qui porte aujourd’hui à 76 plaintes déposées au total par un collectif de victimes.
Parmi elles, un homme de 52 ans aujourd’hui, installé à La Réunion depuis une dizaine d’années. Celui que nous appellerons David, y a subit attouchements sexuels, humiliations entre ses 15 et 19 ans.
Il a passé quatre ans de sa vie à l’internat. Il fait partie des 76 victimes connues qui ont subi des violences psychologiques, des agressions sexuelles, des viols.
Il témoigne pour la première fois depuis 33 ans.
Il intègre cette institution connue pour discipliner les élèves perturbateurs alors qu’il est adolescent. Son calvaire débute 2 mois après son arrivée par des attouchements sexuels de la part du père, directeur. Il a 15 ans à l’époque. "Il s’est rapproché à côté de moi, jusqu’à avoir une proximité anormale donc là j’ai commencé à avoir peur et me dire qu’est ce qu’il se passe et il a fini en se frottant contre moi. Quand on voit un père directeur se frotter et qu’on sent son excitation, c’est quelque chose qu’on n’oublie pas. Certains de mes compagnons ont subi bien plus. Je parle de sévices sexuels, de viols, de piqures sous-cutanées avec de l’eau , de jeux érotiques. Je parle de plein de choses, de violences sexuelles. "
Entre les années 1950 et 2000, plusieurs centaines d’enfants auraient subi des humiliations et des maltraitances quotidiennes.
David se rappelle du "Péron", un des châtiments réservés aux enfants qui avaient le malheur de chuchoter dans les dortoirs la nuit. Il y a subi "des tabassages"
"C’est l’incompréhension, l’envie de s’enfuir. L’incompréhension de savoir pourquoi nos parents nous ont envoyé ici. J’en ai longtemps voulu à mes parents. Ca s’est estompé ".
Difficile de pardonner et de se reconstruire après de tels traumatismes. "Ca amène à des comportements presque destructeurs"
L’association des victimes compte aujourd’hui 900 membres . Après 2 affaires classées sans suite en 1997 et en 2000 , les victimes espèrent justice.
Parmi les 76 plaintes déposées, 38 sont des faits d’abus sexuels mais certains des auteurs présumés sont morts d’autres faits sont trop ancien. Seule une poignée de plaintes ne sont pas couvertes par la prescription. Dernier espoir pour les victimes de faire reconnaître leur calvaire.