Au lendemain de la reprise des manifestations contre la vie chère à Mayotte, l’intersyndicale et le patronat sont finalement parvenus à un accord de fin de conflit. Signé mardi soir, cet accord mettra fin à 46 jours de mouvement, ayant coûté la vie d’un citoyen et fragilisé davantage l’économie de ce 101e département français.
Un accord de sortie de crise a été signé mardi 20 décembre entre l’intersyndicale (CGT Ma, Cisma-CFDT, CFE-CGC) et des associations de consommateurs avec le patronat à Mayotte. Au terme de cet accord, « les entreprises du secteur de la grande distribution, de vente de sable et de gaz acceptent de réduire les prix de 11 produits de première nécessité » dont ailes et cuisses de poulet, riz, viande de bœuf congelée, farine, huile végétale et de palme, boite de tomate, lait, sardines, bouteille de gaz domestique, sable de construction.
En avant propos, le document stipule que « tous les signataires s’unissent pour appeler à une reprise rapide de l’activité économique » mais aussi, « dans cette même perspective, l’Etat s’engage à assurer la sécurité du commerce régulier », une des principales requêtes de l’intersyndicale.
Par ailleurs, « L’Etat s’engage pour accompagner ces baisses à apporter un soutien au pouvoir d’achat des familles modestes dans l’attente du premier versement du RSA », prévu pour mars 2012. Il s’agira notamment de bons d’achats de 50 euros par foyer et des aides à l’acquisition d’une résidence principale.
« Ce protocole de ce 20 décembre intervient à la demande de nos syndicats et il est conforme à notre plateforme revendicative », s’est félicité le leader du Collectif des Citoyens perdus, Ansoir Abdou. Lui de rajouter « Le protocole que nous venons de signer n’a rien à voir avec ’le protocole Denis Robin, ni avec le protocole signé le 17 octobre dernier entre le syndicat FO et le patronat ». Rappelons que ledit protocole avait conduit à une baisse immédiate de prix de plusieurs denrées courantes, dans les supermarchés.
La signature de cet accord de fin de conflit a également réjoui la ministre de l’Outre-mer Marie-Luce Penchard. Cette ministre de rappeler son entier engagement dans la cause mahoraise lorsqu’elle déclare être « toujours au travail pour Mayotte et les Mahorais sur deux chantiers très importants : le plan de relance de l’économie et celui de la départementalisation ». Elle a entre autres annoncé que le ministre du Travail, Xavier Bertrand, présentera ce mercredi, en conseil des ministres, deux ordonnances sociales concernant Mayotte.
Durant plus de six semaines, Mayotte a été le théâtre de vives tensions qui ont débuté en octobre. En cause, une vie trop chère qui conduit à une revendication sociale menée par l’intersyndicale (CGT Ma, Cisma-CFDT, CFE-CGC) et des associations de consommateurs. Ayant suspendu les manifestations en novembre, les principaux leaders de l’intersyndicale ont menacé de redescendre dans les rues de Mayotte. Toutefois, la première journée de cette reprise des grèves n’a pas eu l’affluence escomptée. Commerces et services administratifs ont continué de fonctionner normalement et les barrages qui avaient empêché tout déplacement en octobre et novembre n’ont pas refait leur apparition, lundi dernier.
Cette signature intervient ainsi au lendemain de la reprise des manifestations, mettant fin à 46 jours de conflits.