Le secrétaire d’Etat à l’Outre-mer Yves Jégo juge que la départementalisation de Mayotte fera entrer l’île dans "une logique statutaire stable" favorable au règlement du problème de l’immigration clandestine. Mais il reste "neutre" dans le référendum sur la départementalisation de la collectivité départementale de Mayotte, qui aura lieu dimanche prochain.
Interrogé sur le risque que la départementalisation n’ouvre un peu plus la porte à l’immigration clandestine, Yves Jégo répond qu’"au contraire, à partir du moment où Mayotte sera sur une logique statutaire stable, ça nous permettra avec les élus Mahorais de mieux discuter avec l’Union des Comores" à l’origine de "la pression migratoire". Et le secrétaire d’Etat de penser que cela permettrait "peut-être de créer une union entre les Comores et Mayotte pour que ces questions de circulation des personnes soient régulées".
Le secrétaire d’Etat se dit par ailleurs "très attaché à la législation de notre pays sur le droit du sol". "Je crois qu’il ne faut pas ouvrir une brèche qui ne règlerait rien, le règlement de la situation migratoire, c’est l’application de nos lois avec fermeté, la condamnation des employeurs clandestins, et nous serons sans pitié, et puis troisièmement l’accord avec les pays voisins pour peut-être que la circulation soit libre entre les quatre îles des anciennes Comores". Mayotte, île française de l’Océan Indien, connaît une forte immigration clandestine en provenance des trois îles voisines des Comores. Ses habitants doivent se prononcer dimanche par référendum sur la départementalisation de l’île.
Et le secrétaire d’Etat à l’outre-mer de déclarer : "Je ne veux pas influencer le vote et quelque soit le choix des Mahorais, nous apporterons à la collectivité un soutien important, ce qui est déjà le cas d’ailleurs depuis que Mayotte en 1974 a choisi de rester au sein de la communauté nationale", a-t-il dit à quelques journalistes. Selon Yves Jégo, "la feuille de route qui a été présentée aux Mahorais et qui sert de base pour leur choix sera respectée mois par mois, il n y a aucune raison qu’elle ne soit ni retardée ni accélérée, c’est une feuille de route très précise, c’est un engagement de l’Etat".
Lorsqu’on lui a demandé si le rythme pourrait être accéléré pour le versement à taux plein de certaines prestations comme le RSA (il est prévu 25% en 2012 avant d’atteindre 100% en 20 ans environ), il répond qu’"il n y aura pas de débat avec le gouvernement ni pour faire dériver des mesures dans le temps ni même pour accélérer des mesures". "Cette feuille de route est raisonnable, elle mobilise des financements publics raisonnables, elle permet surtout à la société mahoraise de se transformer durablement dans un rythme qui a été accepté par tout le monde", a-t-il dit. "La feuille de route sera, si les Mahorais le choisissent, notre guide pendant les 15 prochaines années", a-t-il conclu.