Le quartier de mineurs de la prison mahoraise de Majicavo est occupé à 317% alors que la moyenne nationale est de 66% dans toute la France. L’Observatoire international des prisons (OIP) hausse de nouveau le ton.
L’Observatoire international des prisons (OIP) a publié samedi un communiqué dénonçant une surpopulation de 317% du quartier des mineurs de la prison de Majicavo, à Mayotte. Alors que la mission des services pénitentiaires de l’Outre-mer avait déjà promis en octobre dernier « des mesures particulières (...) en vue d’améliorer la gestion de ce public au regard (de leur) nombre », la situation dans le département semble s’être même empirée, déplore l’organisme. Il parle d’un taux d’occupation qui aurait même « doublé, puis triplé, en quelques mois ».
Ce quartier des mineurs compte au 1er janvier 19 occupants alors que sa capacité est de 6 personnes seulement, indique l’OIP, rappelant d’un pic enregistré au 1er août, avec « 23 mineurs incarcérés ».
Pour désengorger ledit quartier, l’administration pénitentiaire de Mayotte avait pris des dispositions qui n’ont pas été au goût de l’organisme. Entre autres l’affectation des mineurs en surnombre dans le quartier réservé aux femmes et cela, en plaçant au quartier d’isolement deux détenues.
Il y avait ensuite le transfert de certains détenus majeurs vers la Réunion, ce qui a occasionné des « difficultés d’adaptation de la part des détenus mahorais ou anjouannais ainsi que des phénomènes de rejet ».
Du 10 au 15 mars 2012, une mission parlementaire a évoqué « l’absence de solutions alternatives à Mayotte de type centres éducatifs fermés (CEF) ou centres éducatifs renforcés (CER), ainsi que l’inadéquation entre les moyens de l’administration pénitentiaire et les évolutions rapides de la délinquance », rappelle l’OIP.
Cette mission devait aussi confirmer l’absence de solution appropriée qui doit d’abord passer par « une mise à niveau préalable des moyens d’accueil et d’hébergement, notamment d’urgence ». Mais cela reste un défi énorme pour Mayotte compte tenu des ressources limitées dont disposent les collectivités territoriales, note Malango Actualités.