Depuis lundi 9 août, les stations service Total sont fermées à Mayotte en raison d’un mouvement de grève. Ce groupe pétrolier étant en situation de monopole sur l’île au lagon, la Préfecture procède à une réquisition partielle des moyens de Total afin d’assurer le fonctionnement des services publics indispensables à la vie économique et sociale.
Depuis lundi 9 août, le mouvement de grève conduit dans les sociétés TOTAL et SMSPP se durcit. Par conséquent, l’approvisionnement en carburant des usagers mahorais et des services publics présente bien des difficultés, d’où la mise en place de ce service minimum. Après sept jours de grève, les rues commencent à être désertes sur Hippocampe car de nombreux habitants ne peuvent plus s’approvisionner.
La Préfecture de Mayotte tient également à rappeler que dès le début du conflit, "l’Etat a mis en place une médiation pour faciliter le dialogue et la direction de l’emploi et de la formation professionnelle s’est mise à la disposition des partenaires sociaux". Cependant, au septième jour de grève, aucun accord n’est intervenu entre les organisations syndicales et la direction de Total. Par conséquent, le service minimum mis en oeuvre par accord entre les parties, au profit des seuls services d’urgence, s’avère désormais insuffisant pour répondre aux nécessités nées de cette situation.
Face aux menaces qui pèsent sur le fonctionnement des services publics essentiels à la vie de la population - notamment en ce qui concerne le Centre Hospitalier de Mayotte ou les centrales EDM (Electricité de Mayotte) - , comme les risques de rupture d’approvisionnement en produits de première nécessité, le préfet de Mayotte a décidé de prendre de nouvelles mesures d’urgence pour assurer la continuité de la vie sociale.
"Ces mesures ne peuvent être qu’exceptionnelles et provisoires, et sont appelées à être revues en fonction de l’évolution de la situation" stipule le communiqué de la Préfecture de Mayotte. Avant de préciser qu’à compter du lundi 16 août 2010 et jusqu’au lundi 23 août inclus, "les dépôts des Badamiers et de Longoni de la société SMSPP ainsi que tous les moyens de transports de la société TOTAL permettant de ravitailler les points de délivrance du carburant sont
réquisitionnés".
A l’heure actuelle, les syndicats CGTMa, Cisma-CFDT et UTFO affirment qu’ils vont durcir ce mouvement si aucun progrès n’est obtenu d’ici dimanche 21 août quant à leurs revendications. Les grévistes se battent pour obtenir l’attribution d’un "véritable treizième mois" et de plusieurs primes. La plateforme de l’intersyndicale exige également le paiement "systématique" des heures supplémentaires et "la mise en place des 35 heures".
"Sont également réquisitionnés les stations service de Majicavo-Hamaha, de Longoni et de Pamandzi ainsi que les points d’approvisionnement en carburant des bateaux, situés quai Issoufali et quai Ballou en Petite-Terre. Les stations service réquisitionnées seront ouvertes du lundi au vendredi, de 7h00 à 14h00, et serviront en carburant les véhicules prioritaires concourant au service public et assurant la continuité de la vie économique et sociale de l’île".
La direction de Total a déclaré ne pas comprendre cette grève en plein mois d’août alors qu’un rendez-vous est fixé selon elle de longue date avec les syndicats en septembre prochain.
Le préfet de Mayotte invite les organisations syndicales et la direction de Total "à reprendre sans délai les discussions en vue de trouver, par la négociation, une issue rapide à ce conflit qui risque de mettre en difficulté les familles et l’économie de Mayotte".