La situation reste extrêmement tendue sur l’île aux Parfums. Hier, de nouveaux affrontements ont éclaté et un adolescent a été blessé dans les heurts entre jeunes et forces de l’ordre. Ce matin, des barrages étaient toujours dressés dans la capitale et en périphérie. Policiers et gendarmes ne sont pas intervenus pour éviter que la situation ne dégénère. Par ailleurs, plusieurs leaders syndicaux avaient annoncé qu’ils se rendraient à Paris demain pour sensibiliser les métropolitains et les autorités sur la crise qui secoue Mayotte depuis près d’un mois. Finalement, en fin d’après-midi, la décision a été prise de renoncer à ce déplacement.
Près d’un mois après le début du conflit social à Mayotte, la situation est explosive. Un gendarme et un adolescent ont été blessés hier dans de nouvelles échafourrées à Dzoumogné au nord de la capitale mahoraise. De très jeunes garçons avaient dressé des barrages. En cherchant à rétablir l’ordre, les gendarmes ont reçu des projectiles, pierres et boules de pétanque.
Ce matin, un scénario sensiblement identique s’est dessiné. Des jeunes adolescents ont dressé des barrages en entassant des pneus incendiés. Mais seuls les pompiers se sont rendus sur les lieux, gendarmes et policiers ayant eu la consigne de ne pas intervenir, pour éviter que la situation ne dégénère. La circulation entre Petite Terre et Grande Terre est de nouveau bloquée cet après-midi.
Parallèlement, Stanislas Martin, le médiateur de la République mandaté par la Ministre Marie-Luce Penchard, n’a toujours pas rendu son rapport d’étape aux syndicalistes. Cet expert des prix à la consommation poursuit les discussions avec les patrons de la grande distribution. De leur côté, les syndicalistes, Saïd Boinali, responsable syndicat CFDT Mayotte et Salim Nahouda, secrétaire général de la CGT Mayotte, ont annoncé en début d’après-midi leur volonté de prendre l’avion pour la métropole dès demain. A Paris, les représentants syndicaux souhaitaient organiser une conférence de presse afin de sensibiliser les médias nationaux sur la situation de crise à Mayotte. Après cette journée marathon dans la capitale, ils devaient poursuivre leur voyage par une escale à la Réunion samedi prochain. Finalement, les leaders syndicaux ont pris la décision de rester à Mayotte.