" Les 21 centres de protection maternelle et infantile (PMI) de Mayotte ne vaccinent plus les enfants de 0 à 6 ans depuis le 22 août dernier ", rapporte le journal comorien Albalad, qui annonce la grève des infirmières et puéricultrices prévue pour ce lundi 19 septembre. Les principaux griefs formulés portent sur les dysfonctionnements du système de santé local : problèmes d’organisation, discrimination salariale ainsi qu’un manque cruel de moyens.
D’après la CGTMA, le personnel médical et paramédical des 21 PMI " entend (faire) respecter la nouvelle législation, entrée en vigueur avec la départementalisation " de l’île au lagon. A travers ce mouvement de grève, le syndicat espère pouvoir alerter l’opinion notamment sur les surcharges de travail subies par les infirmières et puéricultrices, ainsi qu’une " discrimination salariale entre les différents corps professionnels ".
Selon Albalad, la CGTMA pointe en particulier le non-respect des normes d’hygiène et de sécurité dans les locaux des PMI qui prennent en charge " 8 000 naissances par an avec 13 infirmières au lieu de 32 et seulement 4 puéricultrices au lieu de 32 (tels que requis dans les autres départements français, ndlr) ".
La grogne des employés des PMI a aussi pour but de dénoncer un cruel manque de moyens mis à leur disposition pour la mise en œuvre des missions et prérogatives inscrites dans la loi en vigueur. Les 21 PMI opérationnels ne disposent que de " trois médecins et un gynécologue ", une situation qui entraîne inévitablement " des glissements de compétences ".
" Par manque de personnels, les infirmiers sont amenés quotidiennement à faire des prescriptions médicales qui ne relèvent pas de leurs compétences, telles que les bilans sanguins, la prescription des vaccins, des médicaments, l’établissement des certificats médicaux ", écrit Albalad, soulignant que ces dysfonctionnements pourraient avoir des conséquences sanitaires graves.
Pour dire " stop " à tous ces manquements, les infirmières et puéricultrices de Mayotte prévoient de faire grève ce lundi 19 septembre, à moins d’une réaction rapide de la part des autorités.