Deux gendarmes du groupement d’intervention régional de Mayotte ont été mis en examen pour trafic de stupéfiants et placés sous contrôle judiciaire, à l’issue de leur comparution devant le juge d’instruction.
Les deux gendarmes du GIR étaient placés en garde à vue la semaine dernière à Mamoudzou pour « trafic de stupéfiants ». Un troisième gendarme a aussi été auditionné pour les mêmes délits, mais il a été placé sous le statut de témoin assisté, à l’issue de sa comparution devant le juge d’instruction.
Parallèlement, le placement en garde à vue de deux policiers du GIR s’est déroulé à Nanterre, en métropole, dans le cadre de la même affaire.
La garde à vue des cinq fonctionnaires s’est prolongée jusqu’à 96 heures, tel que prévu pour ce type d’infraction, sauf pour l’ancien patron du GIR Gérard Gautier, dont la garde à vue a été levée bien avant celle des autres.
D’après une source proche de l’enquête, le capitaine Gérard Gautier a été entendu à Paris pendant seulement 48 heures. « Le rôle du policier et du gendarme qui viennent d’être mis en examen est minime voire inexistant. Le capitaine Gautier s’est déchargé sur les agents en les accusant d’avoir organisé le trafic de stup. Sa garde à vue, levée pour retard de la juge d’instruction, n’a duré que 48h au lieu des 96h prévues et peut être réactivée à tout instant par le juge Hakim Karki. Ce sera vraisemblablement le cas au début du mois de juillet. Les deux fonctionnaires ne souhaitent pas poursuivre leur expérience Mahoraise et sont mutés », explique-t-on sous couvert d’anonymat.
Selon les précisions apportées par le quotidien Malango Actualité, les deux gendarmes mis en examen ont été laissés libres après quatre jours d’audition. Mis sous contrôle judiciaire, ils font toutefois l’objet d’une « interdiction de rencontrer des membres du GIR, actuels ou anciens ».
Les hommes du GIR mahorais se sont retrouvés dans le collimateur de la justice, à la suite d’une commission rogatoire délivrée par le juge d’Instruction Hakim Karki, en charge de l’affaire Roukia. Le décès de cette adolescente de 17 ans, avait mis au jour un soupçon sur une possible remise en circulation illégale de drogue saisie par les éléments du GIR de Mayotte.
« Le trafic aurait eu pour objet (…) de faire grimper les chiffres des prises de stupéfiants et donc des primes, dans une île où la consommation de drogue dure est très marginale », relate Malango Actualité.