Décidément, le mouvement des magistrats contre les propos du Président de la République fait tâche d’huile. Alors qu’il tend à se généraliser en Métropole, c’est au tour de Mayotte d’être confronté à la colère des magistrats.
Le mouvement de protestation des magistrats français progresse. Ce mardi, il a touché près de la moitié des juridictions. Selon l’Union syndicale de la magistrature (USM), le nombre des juridictions qui ont renvoyé sine die toutes les audiences non urgentes a doublé en moins d’une journée pour atteindre 90.
Mayotte n’est pas non plus en reste. En effet, à la suite d’une assemblée générale extraordinaire tenue dans l’après-midi d’hier, le renvoi des affaires pénales et civiles, sauf urgence, jusqu’au 10 février a été décidé à l’unanimité. Ceci étant pour soutenir les magistrats et les fonctionnaires du Tribunal de grande instance de Nantes, ainsi que le personnel du Service pénitentiaire d’insertion et de probation à la suite de leur grave mise en cause par le Président.
Pour rappel, Nicolas Sarkozy, dans le cadre du meurtre Laëtitia Perrais, avait dénoncé des "dysfonctionnements graves" du côté de la justice et de la police. Le Président faisait alors allusion à la remise en liberté du principal suspect, Tony Meilhon, qui a déjà fait l’objet de 15 condamnations.
Pour Marie-Thérèse Rix-Geay, présidente du Tribunal de première instance, le Président a trouvé en les magistrats des boucs émissaires dans les difficultés de fonctionnement que connaissent les tribunaux actuellement. Se joignant au thème des communiqués des autres juridictions, celle de Mayotte estime aussi que ces difficultés sont le résultat "des contraintes budgétaires et des charges nouvelles imposées par l’inflation législative".