La composition de l’assemblée unique qui sera élue à Mayotte en 2011, avant la transformation effective de l’île en département, pose un casse-tête électoral et sera l’un des premiers sujets abordés par les élus mahorais le 29 avril au ministère de l’Intérieur.
Mayotte, qui deviendra dans deux ans le cinquième DOM et le 101ème département français, après le oui massif à la départementalisation lors du referendum du 29 mars, est administrée aujourd’hui par un conseil général de 19 membres représentant autant de cantons, alors qu’il y a 17 communes. Le contour des cantons est le même que celui des communes, sauf à Mamoudzou, commune la plus peuplée (53.022 habitants en 2007), où l’on compte trois cantons depuis 1994.
Dans la feuille de route présentée avant le referendum, le gouvernement avait annoncé son intention d’augmenter le nombre de conseillers généraux d’ici à 2011. Il s’agit de tenir compte de l’augmentation de la population (186.452 habitants en 2007 contre 47.246 en 1978) et du fait que la future assemblée unique aura des compétences de conseil général et de conseil régional. Selon des sources gouvernementales, le nombre de conseillers généraux pourrait augmenter jusqu’à 30 à 40.
Mais des divergences sont apparues entre le président du conseil général UMP Ahamed Attoumani Douchina, qui, craignant d’être battu en 2011, propose de maintenir le découpage actuel et de doubler le nombre d’élus par canton, et les élus de Mamoudzou qui souhaitent une représentation proportionnelle à leur poids démographique. Si ce critère est retenu, les deux communes connaissant une forte poussée démographique et un nombre très important d’étrangers (Mamoudzou et Koungou) se retrouveraient avec plus du tiers des conseillers généraux (11 sur 29 ou 15 sur 39 par exemple).
Dans une assemblée à 39 membres, les 11 conseillers de Mamoudzou représenteraient les 11.589 électeurs inscrits sur les listes électorales, soit 1 conseiller environ pour 1.000 électeurs, alors qu’à Chiconi (6.412 h), il y aurait un conseiller pour les 4.384 inscrits.
Les élus souhaiteraient par ailleurs conserver le scrutin uninominal alors que le secrétaire d’Etat Yves Jégo aimerait une représentation pour partie majoritaire et pour partie proportionnelle.