Préfet de Mayotte entre septembre 2008 et juillet 2009, avant d’être nommé directeur de cabinet de la Secrétaire d’Etat en charge de l’Outre-Mer Marie-Luce Penchard, Denis Robin a préparé l’île aux Parfums à sa départementalisation et connaît bien ce territoire. Dépêché dans le 101 ème département par la ministre pour tenter de résoudre la crise sociale, il est attendu de pied ferme par la population mahoraise et les leaders syndicaux.
Le mouvement social contre la vie chère a débuté le 27 septembre dernier. Six semaines plus tard, rien ne semble véritablement résolu. La semaine dernière, le médiateur de la République Stanislas Martin envoyé par le ministère de l’Outre-Mer pour mener une étude sur les prix pratiqués à Mayotte, a discuté avec les représentants patronaux de la grande distribution et les leaders syndicaux. Des discussions qui aboutiront à un rapport rendu cette semaine à la ministre.
Si les manifestations se font moins fréquentes qu’au moment où le mouvement a été initié, la situation se trouve toujours bloquée sur l’île aux Parfums. Les syndicats campent sur leurs positions, réclamant des baisses de prix significatives sur plusieurs produits de la consommation courante. La vie chère est au coeur de la protestation qui perdure depuis fin septembre dernier.
Préfet de Mayotte de septembre 2008 à juillet 2009, Denis Robin fut un des artisans de la départementalisation, se rendant dans les différents villages à travers toute l’île pour expliquer les changements et apports de l’intégration de Mayotte au territoire français. Sur place, ce diplômé de l’ENA, actuellement directeur de cabinet de Marie-Luce Penchard compte mener toutes les consultations qu’il jugera nécessaire. Sa mission s’avère moins technique que celle du spécialiste des prix Stanislas Martin.
Le directeur de cabinet va avant tout jouer le rôle de négociateur auprès des syndicats. Certains d’entre eux l’attendent de pied ferme. Le porte parole de l’Intersyndicale, Boinali Saïd de la Cisma CFDT a affirmé "Denis Robin vient comme négociateur, nous sommes preneurs". "Nous espérons qu’avec l’arrivée de M. Robin une piste va se dégager pour la résolution de ce conflit", a déclaré Ansoir Abdou, président du collectif des citoyens perdus de Mayotte". Cette visite suscite donc un nouvel espoir chez les acteurs mobilisés depuis le début de la crise sociale.
La baisse du prix de la viande, notamment du boeuf et des ailes de poulet (mabawas) très consommées à Mayotte, reste une revendication majeure de la population. Après les derniers heurts violents survenus la semaine dernière entre jeunes et forces de l’ordre, un calme relatif semble revenu dans les rues de Mamoudzou. Les barrages ont été levés lundi dernier pour les obsèques d’Ali El Anziz, le manifestant mort en marge d’un cortège. Cependant, le malaise social est profond dans l’île aux parfums et la population reste déterminée à se faire entendre.