Après trois jours de grève pour les transporteurs chargés du ramassage scolaire (STIM) et une matinée placée sous tension en raison de nombreux barrages dressés par des collégiens et lycéens en colère, une sortie de crise a été actée jeudi 16 septembre. Le préfet de Mayotte Hubert Derache tient à souligner que le calme était de retour en début d’après midi, à l’issue d’un protocole d’accord signé entre les deux parties - le transporteur STIM et le repreneur du marché des transports scolaires MATIS- et ce, sous l’égide de la DTEFP.
Rappel des faits : hier matin, les négociations entreprises entre le bureau du Syndicat du transport interurbain de Mayotte (Stim) - en grève depuis trois jours - et le concessionnaire du marché des transports scolaires (Matis) ont échoué à Longoni.
Bien que ce domaine ne relève pas de la compétence de l’Etat, le Préfet de Mayotte Hubert Derache a proposé dès hier une médiation aux deux parties afin d’assurer une sortie de crise. Il faut savoir que depuis la décentralisation, la prérogative des transports scolaires relève du Conseil général mais la médiation des services de la Collectivité ayant échoué hier, les salariés de la Stim avaient prévu de durcir leur mouvement de grève.
Ce matin, ce sont les collégiens et lycéens qui sont montés au créneau pour faire entendre leur colère en tant que "victimes de cette grève". Sans ramassage scolaire, ces derniers ont décidé de bloquer les routes sur plusieurs points stratégiques de l’île : Mamoudzou, Koungou, M’Tsapéré (au sud de Mamoudzou), Kawéni, Longoni, Vahibé, Tsingoni, Dembéni.
Ces barrages ont nécessité l’intervention des forces de l’ordre - Police et escadrons de la Gendarmerie - mais aucun incident majeur n’est à déplorer. Des jets de cailloux ont été essuyés par les représentants de la Loi. "La crise a été vive et rapide" souligne le Préfet de Mayotte avant d’expliquer que la médiation a porté ses fruits aux alentours de midi. "Ce sont principalement des jeunes majeurs qui ont profité de l’agitation générale, ce qui explique ces débordements", qui ont rapidement été maîtrisés.
Par ailleurs, Hubert Derache ne cache pas son inquiétude sur le fait que de jeunes enfants - âgés de 6 à 8 ans - étaient présents sur les barrages, sans surveillance, parentale, défiant les représentants de l’autorité publique. "Deux enfants âgés de douze ans ont été interpellés pour un rappel à l’ordre, afin simplement de leur rappeler les règles de la vie en société. Nous avons convoqué leurs parents mais il n’y aura pas de poursuite" détaille le Préfet de Mayotte.
De leur côté, les usagers de la route bloqués par ces manifestations sporadiques étaient particulièrement excédés. Bloqués dans leur véhicule, certains ont dû patiente sous le soleil, le temps de la levée des barrages par les gendarmes et policiers.