La visite de deux jours effectuée par le ministre des Outre-mer Victorin Lurel à Mayotte lui a permis d’évaluer tous les besoins du département. Emploi, vie-chère, éducation, développement…Le Ministre est revenu sur ces problématiques.
Le cas des agents publics :
Dans un entretien accordé à Radio Mayotte lundi, le ministre a pu aborder la question d’indexation des salaires des fonctionnaires mahorais sur ceux des autres départements. « Nous engagerons le processus au cours du quinquennat en ayant à l’esprit que chacun aura des efforts à faire compte tenu de l’état des finances actuelles », a-t-il soutenu. Mais ce sera « difficile » devait-il reconnaitre, notamment pour les communes et le conseil général.
Victorin Lurel est aussi revenu sur le cas des agents de la caisse de sécurité sociale, ceux de la CAF et de l’ARS. « Des protocoles ont été signés, des engagements ont été pris », a rappelé le ministre tout en mettant en garde contre « des décisions un peu précipitées qui n’ont pas encore fait l’objet de vraie évaluation ». Lui d’insister sur les conséquences que ces changements auront sur les finances publiques du département.
Concernant l’intégration des 19 agents territoriaux de la maison d’arrêt au sein de la fonction publique, le ministre a promis que ce sera effective en 2016. Il étudiera la question dès 2015, a-t-il indiqué.
La vie chère :
Un des sujets sensibles au sein du département. Le ministre estime qu’asseoir une vraie concurrence entre les fournisseurs de Mayotte sera plus stratégique car cela fera baisser automatiquement les prix sur le marché. « Fixer les prix n’est plus une méthode pour gérer une société, on est dans l’économie de liberté », a-t-il insisté en excluant le coût des carburants.
Mayotte comme Rup :
Accéder à
ce statut en 2014 est un énorme défi pour Mayotte et Abdourahamane Soilihi, le sénateur-maire UMP de Mamoudzou, en est bien conscient. Lors d’un tête-à- tête qu’il a eu avec le ministre, l’élu a souligné qu’ «
Il faut profiter des mois restants pour former les mahorais à l’utilisation des subventions européennes ». Il estime en effet que les Mahorais ne sont pas assez bien préparés pour faire face à de tels changements car il s’agit tout de même de plus d’un milliard d’euros. Des financements énormes qui toucheront plusieurs secteurs du département comme les infrastructures routières, l’éducation, l’assainissement…
Le ministre a abordé la même question avec le président du Conseil Général de Mayotte, Daniel Zaidani. Il a ainsi promis d’accompagner Mayotte afin de réussir le redressement de ses comptes. « A présent, le conseil général attend une déclinaison claire et précise sur la manière dont l’Etat va nous accompagner afin que cette rupéïsation soit une réussite en 2014 », a déclaré Zaidani à l’issue de cette rencontre.
Revenant sur l’entrevue du sénateur Abdourahamane Soilihi avec le ministre, l’élu UMP a également fait part des autres besoins de Mayotte en matière de financement. « Toutes les communes de l’île sont en faillite, elles ont besoin d’investissement », a-t-il indiqué. Il a aussi soulevé le problème au niveau de la gestion des ordures. « La voirie qui est insuffisante », a-t-il dit.
Concernant l’éducation, le sénateur UMP a indiqué que « les infrastructures pour les jeunes sont dégradées » et qu’il faut impérativement de nouvelles salles de classe pour assurer leur insertion scolaire.
S’agissant de l’immigration clandestine, Soilihi a soulevé la surpopulation au niveau de l’agglomération. Le ministre a déjà en quelque sorte fourni une réponse claire à ce sujet lorsqu’il a confirmé la construction d’un nouveau centre de rétention administrative à Mayotte.
En somme, cette visite de deux jours au sein du département a été très riche en échanges pour le ministre. Cela lui a permis d’expliquer une fois les méthodes choisies par l’Etat pour la réalisation de ses programmes. Une stratégie qui passe d’abord par « l’écoute, le dialogue et la concertation » comme il l’a rappelé lors d’une rencontre avec les syndicats et patronats mahorais.
Sources : Boursorama