Plusieurs organisations comoriennes appellent ce mercredi 23 février 2011 à une journée de mobilisation pour réclamer la révision du statut de l’île française de Mayotte.
Plusieurs rassemblements sont prévus aujourd’hui, entre autres à Mayotte, en passant par Paris, mais aussi sur l’archipel des Comores. Au cœur de la mobilisation : la revendication de la " comorienneté " de Mayotte.
“Mayotte reste bien comorienne !”, a réaffirmé hier au quotidien Al watwan Fahmi Saïd Ibrahim, ministre comorien des Affaires étrangères. En clair, la partie comorienne entend ainsi protester contre la départementalisation de Mayotte par la France.
"C’est de notre devoir de défendre l’intérêt des Comores. Il faut que nos amis français sachent qu’en défendant les Comores, on n’est pas anti-français. Nous ne faisons que remplir les obligations que les Comoriens nous ont confiées ", explique le chef de la diplomatie comorienne dans les colonnes de La Gazette des Comores.
Pour leur part, les organisations comoriennes dénoncent, selon leurs propres termes, "
l’occupation française à Mayotte ". D’après ces associations, l’instauration du visa Balladur a donné lieu à " un génocide ", en faisant allusion
aux traversées meurtrières des kwasa-kwasa dans le
bras de mer d’environ 70 km séparant l’île comorienne d’Anjouan de l’ile sœur de Mayotte
. Selon leurs explications, des dispositifs déployés par les autorités compétentes mahoraises, dont des patrouilles de police, radars, vedettes militaires… obligent les kwasa-kwasa à emprunter les itinéraires les moins sûrs. Dans un communiqué transmis à la presse, les organisations comoriennes assimilent "
les reconduites à la frontière " pratiquées par le gouvernement français à " des déplacements forcés de populations ", qui équivaudraient à des crimes contre l’humanité, passibles de poursuites auprès de la Cour Pénale Internationale.
Instauré en 1995, le visa Balladur restreint la circulation des personnes entre les Comores et Mayotte. En mars 2009, Mayotte avait dit "oui" à la départementalisation avec 95,2% des suffrages exprimés à l’issue d’un référendum. Un feu vert du peuple mahorais qui, bientôt, fera de l’île le 101e département de la France.