Suite au décès d’un nourrisson de 2 mois dans le centre de rétention administrative à Mayotte, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls et le ministre des Outre-mer Victorin Lurel ont exprimé "leur tristesse" justifiant la rétention dans le 101 ème département.
Dans la nuit de mercredi à jeudi dernier, un enfant de 2 mois a été retrouvé mort au sein du centre de rétention administrative de Pamandzi à Mayotte. L’enfant était arrivé le soir même avec sa mère, tous deux récupérés sur un kwassa-kwassa en provenance de l’île des Comores et conduits au centre de rétention (cf linfo.re : " Mayotte : mort suspecte d’un bébé dans un centre de rétention).
Réagissant à ce nouveau drame de l’immigration, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls et le ministre des Outre-mer Victorin Lurel ont exprimé "leur profonde tristesse" dans un communiqué, précisant qu’une "enquête judiciaire a immédiatement été engagée sous l’autorité du procureur de la république, afin de déterminer les causes du décès". Une autopsie doit être pratiquée dans les prochaines heures pour déterminer "les causes médicales du décès", et "vérifier l’existence ou non d’antécédents médicaux".
Les deux hommes politiques ont précisé que "l’île de Mayotte est exposée à des difficultés sans équivalent par rapport au reste du territoire français, puisque la pression migratoire irrégulière représente 25% de la population mahoraise". Par ailleurs, "la réalité de la situation locale rend inopérante l’assignation à résidence, désormais systématique pour les familles en situation irrégulière sur le territoire français".
Ce drame de l’immigration clandestine intervient dans un contexte très polémique. La circulaire adoptée par le ministre de l’Intérieur Manuel Valls et prévoyant la fin des familles avec des mineurs ne sera pas appliquée à Mayotte. Dans le communiqué, il est précisé que "l’admission en CRA se justifie par l’extrême brièveté du séjour qui n’excède pas 24 ou 48 heures ; contrairement à la métropole, mais aussi par l’absence d’autres infrastructures d’hébergement adaptées, par la fréquence des arrivées nocturnes, et par l’intérêt d’un accueil médicalisé immédiatement disponible sur site".
"Ayant pleinement conscience des difficultés qui demeurent en attendant la construction déjà lancée d’un nouveau CRA permettant de garantir des conditions d’accueil plus dignes, les ministres des Affaires Etrangères, de l’Intérieur et des Outre-mer ont récemment missionné une personnalité indépendante Alain Christnacht, conseiller d’Etat pour évaluer et faire des propositions sur les règles applicables à l’entrée et le séjour des étrangers à Mayotte", déclare le communiqué.
Parallèlement, Victorin Lurel et Manuel Valls ont réaffirmé leur détermination à lutter contre les passeurs "qui exploitent à des fins lucratives la misère des familles prenant la mer au mépris de tous les dangers".