La protection maternelle et infantile (PMI) "peine à assurer ses missions de base" à Mayotte, selon le dernier rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas)
"La situation extraordinaire que connaît Mayotte nécessite non seulement un assouplissement des normes sanitaires et sociales sur place, mais encore un effort de solidarité nationale hors du commun avec la mise en place de financements à la hauteur des enjeux actuels et à venir", préconise l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) dans son dernier rapport sur Mayotte.
Marquée par une très forte expansion de la démographie, avec 9000 naissances en 2015, et une situation socio-économique défavorable, la protection de l’enfance est défaillante à Mayotte. Selon le rapport de l’Igas, "les réponses de l’ASE ne sont pas adaptées aux enjeux" à Mayotte. En effet, "la moitié des 230.000 habitants de Mayotte ont moins de 18 ans et nombre d’entre eux et leurs familles vivent dans une très grande précarité, en particulier les migrants en situation irrégulière".
En 2015, une enveloppe de 27,3 millions d’euros a été dédiée par le département pour l’ASE et la PMI. Ce budget serait alloué aux rémunérations des agents "mais ne leur fournit pas la possibilité d’exercer normalement leur métier : les moyens matériels les plus élémentaires font régulièrement défaut".
Par ailleurs, avec la situation qui prévaut à Mayotte, avec notamment des manques de moyens et de ressources humaines, les normes de droit commun ne peuvent y être respectées. Ce qui provoque "une insécurité juridique", conduisant à la "désaffection des personnels". Selon les estimations de l’Igas, "seules une vingtaine de familles se verraient renouveler leur agrément si les critères normalement exigés étaient appliqués en matière de maîtrise de la langue française, ou de sécurité et de conformité du logement".
"Le recrutement des familles d’accueil s’opérait par le bouche à oreille, sans exigence particulière sur les capacités éducatives et le bien-être matériel des enfants placés", déplore le rapport.