Depuis le 19 mai, des familles expulsées par des collectifs d’habitants se sont regroupées place de la République à Mamoudzou et attendent d’être relogées. La préfecture de Mayotte recherche activement des solutions et se mobilise pour de meilleures conditions sanitaires et sociales. La lutte contre les violences et l’immigration clandestine s’intensifie.
Depuis plusieurs semaines, Mayotte connaît une situation tendue entre les expulsions sauvages et les violences urbaines.
La préfecture de l’île se montre très réactive face à ces tensions. Lundi 6 juin, Joël Garrigue, le procureur de la République annonçait dans un communiqué les condamnations des auteurs de violences : 10 personnes ont été interpellées. Elles ont reçues des peines de prison ferme, de travail d’intérêt général et d’amendes. Des mineurs faisaient partis des délinquants.
Des centaines de personnes place de la République à Mamoudzou
Frédéric Veau reste sensible à la situation des personnes qui ont trouvé refuge sur la place de la République. Lors de sa rencontre le 30 mai dernier avec les associations de soutien aux personnes décasées, le Préfet de Mayotte a rappelé l’importance que l’État attache à la situation sanitaire et sociale de ces familles.
S’agissant de la situation sanitaire, celle-ci est suivie au quotidien par des médecins réquisitionnés par le Préfet. En complément, la Croix Rouge, mandatée elle-aussi par la Préfecture, apporte chaque jour soutien et réconfort et prend en charge chaque personne qui en exprime le besoin.
Le président de la Ligue des droits de l’homme à Mayotte s’est exprimé sur le nombre de personnes réfugiées sur la place de la République. Pour Assani Mfoungouli, "la situation place de la République à Mamoudzou est catastrophique. Au moins 84 adultes et 328 enfants y sont recensés, et ils manquent de nourriture, et les associations ont du mal à les venir en aide, car elles manquent de moyen".
Par ailleurs, "les personnes regroupées place de la République à Mamoudzou seraient prêtes à repartir aux Comores, mais le Préfet serait contre" et "la proposition de reloger les personnes en situation irrégulière dans un camp militaire a également été refusée" selon Kwezi TV.
Frédéric Veau veut intensifier la lutte contre l’immigration clandestine
Le préfet Frédéric Veau se montre particulièrement attentif à l’immigration clandestine qu’il compte stopper. Il a affirmé qu’"il est nécessaire d’intensifier les expulsions concernant les étrangers en situation irrégulière sur l’île” pour la “lutte contre l’immigration clandestine".
Concernant la situation administrative des familles, un travail d’analyse et de recherches sur la base des dossiers a été engagé par la Préfecture afin de clarifier la situation de chacun.
La préfecture de Mayotte assure que "les personnes se maintenant en situation irrégulière sur le territoire ont été reconduites à la frontière en application de la loi".
"S’agissant des personnes en situation régulière, dont les certificats d’hébergement ont été vérifiés et s’avèrent conformes, elles ont été raccompagnées dans leurs communes de résidence, grâce à l’implication des maires et des polices municipales. Le relogement de ces personnes n’a provoqué aucun trouble à l’ordre public".
Le Préfet de Mayotte rappelle que "toute personne en situation irrégulière peut se manifester auprès de la Police aux Frontières afin de quitter volontairement le département".