Après plus de deux semaines de grève générale, les barrages mis en place par l’intersyndicale sur les carrefours routiers de Mayotte ont été levés ce matin. Des discussions laborieuses se sont tenues samedi dernier.
L’intersyndicale de Mayotte, composée de la CGT, du FO, du CFDT, de Solidaires, du FSU et du FAEN réclamaient l’"égalité réelle", rappelle Le Monde. La grève générale décrétée il y a plus de deux semaines a paralysé la circulation avec les barrages mis en place par les manifestants. Samedi dernier, il a fallu de longues heures de discussions lors d’une assemblée générale qui s’est tenue au col de Chirongui, à une trentaine de kilomètres au sud de Mamoudzou, pour que les responsables syndicaux, de retour de Paris, parviennent à convaincre leur base de suspendre la grève générale.
Les représentants de l’intersyndicale de Mayotte étaient conscients que la poursuite de la grève générale pouvait rapidement dégénérer. En effet, un climat d’extrême tension règne dans le département. En 2011, la grève générale qui avait duré quarante-deux jours a entraîné une pénurie générale. Les manifestations d’exaspération, auxquelles s’ajoutent les violences commises en début de semaine dernière par des bandes de jeunes désœuvrés, faisaient craindre le pire.
"Si le gouvernement ne fait pas un geste, on va vers la guerre civile. Si la grève générale continue, elle devient incontrôlable et risque de mettre le feu à l’île", confiait Thierry Wuillez, le négociateur de la FSU. Et les efforts consentis par le gouvernement sont réels, même s’ils ne satisfont pas immédiatement toutes les revendications.
Le premier geste du gouvernement concerne l’application, à Mayotte, du code du travail de droit commun, qui devrait être inscrite dans la loi pour entrer en vigueur au 1er janvier 2018. Le gouvernement s’est également engagé à ce que les conventions collectives de la métropole s’appliquent automatiquement et intégralement à Mayotte, et que ce soit inscrit dans la loi.
Un autre point majeur concernait la reconstitution des carrières des fonctionnaires avant la départementalisation de Mayotte. Jusque-là, le gouvernement avait posé une condition : les situations antérieures à 2009 ne seront pas examinées. Il a accepté de rouvrir des discussions à partir du mois de mai pour les années antérieures à 2009, sans pour autant dire jusqu’où il pensait pouvoir aller.