"Si Mayotte a souhaité intégrer la République, c’était pour se défaire de l’esclavage". C’est ce qu’a déclaré la ministre George Pau-Langevin à l’occasion des festivités entourant l’abolition de l’esclavage.
Au cours de sa visite de 24 heures à Mayotte, la ministre des Outre-mer a participé à la commémoration de l’abolition de l’esclavage dans le pays, rapporte le Journal de Mayotte. Dans son allocution George Pau-Langevin a mis un point d’honneur à l’intégration de Mayotte à la République. Elle a particulièrement rappelé l’esclavage a été aboli à Mayotte avant même qu’il soit aboli dans les autres DOM. Elle a ainsi replacé le contexte historique de l’île qui est totalement différent des autres territoires. La ministre a souligné que "les esclavagistes n’étaient pas des colons à Mayotte".
A côté du président du département Soibahadine Ibrahim Ramadani, George Pau-Langevin s’est réjouie du décret du 27 avril 1848 qui abolissait l’esclavage partout en France. Elle n’a eu de cesse de souligner la spécificité de Mayotte dans ce domaine : "ce n’était pas ici la traite transatlantique, comme ailleurs. Si Mayotte a souhaité intégrer la République, c’était pour se défaire de l’esclavage", affirme-t-elle. "Quand on ne sait pas où aller, il faut regarder d’où on vient", a conclu la ministre.
La commémoration en question a eu lieu à l’occasion du Festival annuel des Arts traditionnels, le FATMA, "véritable musée vivant", selon Soibahadine Ibrahim Ramadani dans son discours d’inauguration. "L’événement révèle les richesses d’un patrimoine préservé par la population de Mayotte depuis plusieurs siècles (…) et le plus souvent hérité de la période, ô combien douloureuse, de l’esclavage", souligne-t-il. Un festival qui prend fin ce lundi.