Le gouvernement de la Transition peine en effet à attirer du beau monde à la fête nationale de ce 26 juin, pour deux raisons : la persistance des dissensions liées à la crise politique et l’absence de la reconnaissance internationale.
Pour sa part, le Comité organisateur des festivités assure avoir déjà envoyé à leurs destinataires toutes les invitations, notamment pour le défilé des militaires à Mahamasina, ainsi que pour le cocktail dinatoire au palais présidentiel d’Iavoloha.
"Toutes les invitations sont déjà distribuées. Nous avons convié la classe politique, la société civile, les opérateurs économiques ou encore les chancelleries", a indiqué au quotidien l’Express Madagascar le journaliste Rolly Mercia, fraîchement promu directeur de communication à la Présidence de la Haute autorité de la transition (HAT). Mais reste à savoir si les intéressés y répondront favorablement.
Comme on s’y attendait, l’opposition représentée par les trois mouvances Zafy, Ratsiraka et Ravalomanana, annonce qu’elle boycottera ces rendez-vous. Motif invoqué : "Ce sont des initiatives prises unilatéralement par la HAT".
Alors que de son côté, le régime en place se veut rassembleur et met en avant l'idée de la fête nationale non partisane. Mais en regardant de près les tendances affichées par les forces vives de Madagascar, on peut en déduire que la formule a du mal à passer.
Pour sa part, l’Eglise Réformée de Madagascar (FJKM), décrite à tort ou à raison comme étant acquise à la cause Ravalomanana, prévoit, elle aussi, la politique de la chaise vide. Le patron de la FJKM, le pasteur Lala Rasendrahasina, étant absent du pays, ses proches collaborateurs affirment qu’ils n’ont reçu jusqu’ici aucune invitation. M. Rasendrahasina serait en déplacement aux Etats-Unis pour assister à une réunion des Eglises Réformées.
Du côté des représentations de la diplomatie étrangère, c’est aussi le suspense total. Jusqu’à ce jour, il n’y a aucune annonce officielle commune sur une éventuelle participation ou non de la communauté internationale. Certaines sources affirment que chaque ambassadeur, en accord avec ses supérieurs hiérarchiques, serait libre d’honorer ou pas l’invitation du régime en place. " Il faut prendre en compte le fait qu’on reconnaît le pays et non pas le régime en place.", a indiqué l’un d’eux à l’Express Madagascar.
A l’invitation du gouvernement Rajoelina, quelques soldats de la COI (Commission de l’Océan Indien) devraient aussi participer à la grande parade militaire de Mahamasina. Mais certains observateurs commencent maintenant à douter puisqu’ils étaient absents lors de la répétition générale qui s’est tenue ce mardi à Anosy.
En outre, le chef de la diplomatie malgache, le vice-amiral d'escadre, Hyppolite Rarison Ramaroson, lui, reste confiant et optimiste quant à la participation des ambassadeurs étrangers à la fête nationale malgache de ce samedi 26 juin. "Ce sera une surprise ", a-t-il lancé ce mardi en marge de la remise officielle du rapport annuel d'activités de la Médiature de la République, à Anosy.