Le Sommet d’Addis Abeba censé être une suite logique à Maputo I et II et à la réunion du Carlton, semble prendre une toute autre tournure surtout à la fin de la journée de négociations d’hier. En effet, les anciens présidents Ravalomanana et Ratsiraka, en proposant respectivement une présidence bicéphale et un triumvirat, remettent carrément en cause la Charte signée à Maputo.
Les propositions fleurissent entre les quatre chefs de fil pendant leur réunion à huis clos. Ravalomanana a ainsi avancé une présidence à deux entre sa mouvance et celle de Rajoelina.
Dans un communiqué, il a même indiqué qu’il est inacceptable et anormal que la mouvance Ravalomanana étant l’un des principaux protagonistes, soit écartée des postes clés de la transition, notamment la présidence.
Le nom de Manandafy Rakotonirina a été entre autre proposé par cet ancien président en gardant dans sa manche un « joker » en la personne de Raymond Ranjeva dans le cas probable où Manandafy serait refusé.
Pour sa part, Ratsiraka propose une présidence collégiale. C’est un triumvirat incluant les mouvances Andry Rajoelina, Ravalomanana et Ratsiraka. Mais jusqu’ici, Rajoelina a toujours rejeté ces propositions en se basant sur l’inviolabilité de la Charte de Maputo.
Malgré les difficultés et les divergences d’idée entre les protagonistes, les médiateurs restent confiants. Tiébélé Dramé a d’ailleurs fait savoir que « les négociations avancent et ne sont pas près d’être terminées ». Et d’ajouter que « la rencontre d’Addis-Abeba sera prolongée si besoin est ». Il a même déclaré que « la Charte de Maputo pourrait être retouchée si cela s’avérait nécessaire ».