Les épidémies de paludisme et de la bilharziose menacent le sud-ouest de Madagascar, en proie à des inondations sans précédent lors du passage du cyclone Haruna.
Les autorités sanitaires malgaches redoutent l’apparition des épidémies après les inondations monstres survenues lors du passage du cyclone Haruna dans le sud-ouest du pays.
Alors que certaines régions assistent actuellement à un reflux des eaux, un autre problème fait son apparition. Outre l’insalubrité, la population fait face à « un problème de santé, encore plus grave », rapporte le journal Les Nouvelles.
Faute d’accès à l’eau potable, les maladies infectieuses telles que « la bilharziose et le paludisme font rage » dans quelques quartiers de la ville de Tuléar, ainsi que dans le village minier de Sakaraha, situé à une centaine de kilomètres plus loin.
A l’heure actuelle, les risques d’épidémies sont d’autant plus considérables dans ces régions, suite à la destruction des centres de santé, s’y ajoutent les difficultés liées à l’insuffisance du personnel hospitalier et au manque de matériels médicaux. Livrés à eux-mêmes, certains « habitants essaient tant bien que mal de trouver des solutions mais la situation tend à devenir difficilement maîtrisable », relate Les Nouvelles.
Intervenue sur place au temps fort du cyclone Haruna, une équipe de la Croix-Rouge malgache (CRM) a mis en place des unités de traitement d’eau, mais celles-ci n’arrivent pas à couvrir les besoins des sinistrés. « La tâche est très lourde à défaut de statistiques précises sur l’ampleur du risque d’épidémie. Mais les agents de la CRM ne ménagent pas leurs efforts pour dénouer le problème », déclare Mahavita Tsara, chef d’intervention de la CRM à Sakaraha.
Face à la menace, des mesures de prévention ont été prises dans les régions concernées. « A Sakaraha, 2 000 personnes issues des fokontany de Soarano, Sakaraha Haut et Travaux Tandroy bénéficient de la désinfection de l’eau, entreprise par la CRM. D’après les normes de distribution, chaque personne bénéficiera de 17 litres d’eau au quotidien grâce à cette méthode », explique Mahavita Tsara du CRM Sakaraha.
Dans le sud-ouest de la Grande île, les inondations ont aussi laissé place à des accumulations d’eau, de véritables nids à moustiques. Selon Les Nouvelles, une variété de moustiques, localement appelée ‘Mokafohy’, vecteur du paludisme, menace les sinistrés, contraints de dormir dehors ou dans des tentes de fortune.