Le spectre de l’insécurité refait surface à Antananarivo, la capitale malgache. Il ne se passe pas un jour sans que la presse locale ne rajoute un nom à la longue liste des victimes.
Avec la crise qui sévit dans le pays, grand banditisme, meurtre, braquage, vol à main armée, ou autres agressions sont le lot quotidien de la population. Pas plus tard qu’hier soir, un commerçant pakistanais a été sauvagement tué à coups de marteau et de tournevis à Tsaralalàna, en plein centre-ville d’Antananarivo. Les bandits l’ont tabassé à mort après avoir flairé l’existence d’une importante somme d’argent dans son magasin. Le jeune pakistanais, 35 ans, s’apprêtait en effet à acquérir un terrain quand les malfrats ont frappé. Après avoir dévalisé le coffre de la victime, les braqueurs ont ensuite pris la fuite. Les faits se sont déroulés à la tombée de la nuit, vers 18 heures.
Cette semaine, l’insécurité a atteint des proportions inquiétantes. Ce mercredi, une agence de microfinance, Sipem, située à Antanimena (Antananarivo) a été braquée en plein jour, et le gang a agi à visage découvert. Un braquage spectaculaire au cours duquel une bagatelle de 60 millions d’ariary (environ 23 000 euros) a été subtilisée. Pendant ce hold-up, les bandits se sont emparés de deux sacoches bourrés de liasses d’argent que l’agence comptait verser à la banque.
Dans la capitale comme dans les autres grandes agglomérations de la Grande île, tout le monde se plaint de l’insécurité grandissante. Braqueurs, bandits de grands chemins, voleurs à la tire, fumeur de drogues, faussaires ou contrebandiers…sèment la terreur. Ces hors-la-loi, dont le nombre ne cesse grossir, font la pluie et le beau temps. Et personne n’est à l’abri de leurs méfaits.
Ce mercredi par exemple, un jeune homme de 20 ans, habitant le quartier populeux d’Anosibe, a reçu un coup de couteau dans le ventre pour une somme d’argent dérisoire qu’il avait sur lui. Puis, un autre fait tout aussi sordide a été signalé cette semaine à Ankorahotra (Antananarivo). Une jeune religieuse a été violée par son employé dans l’enceinte même de sa congrégation. Le présumé violeur est un homme d’une quarantaine d’années. De source judiciaire, l’on apprend qu’il n’est pas à sa première tentative. Dans le passé, il aurait déjà agressé sexuellement d’autres religieuses.
Cette liste de victimes d’insécurité est loin d’être exhaustive. De nombreux autres cas se produisent sans que la presse locale, ni les forces de l’ordre ne soient alertées.
De leur côté, ces dernières affirment avoir déjà mis tout en œuvre pour éviter que la situation ne dégénère. A court terme, à l’approche de la fête de l’Indépendance de ce 26 juin, elles n’excluent pas de redoubler de vigilance pour maintenir le semblant de sécurité ou d’ordre qui règne encore dans le pays.