L’ancien président malgache Marc Ravalomanana a désigné son épouse comme candidate de sa mouvance à l’élection présidentielle. Il a aussi décidé de ne rentrer au pays qu’après les consultations populaires.
La mouvance de l’ancien président malgache Marc Ravalomanana se repositionne sur l’échiquier politique avec deux arguments majeurs. D’abord, à la surprise générale, c’est son épouse que le président en exil a choisi comme candidate officielle. C’est donc elle qui représentera son parti à la présidentielle du 24 juillet. « J’ai confiance en ma femme. Elle sera élue dès le 1er tour », a-t-il déclaré depuis Hartbeespoort (Afrique du sud) où il a réuni une trentaine de personnalités issues de sa mouvance le week end dernier.
« Nous affirmons notre volonté d’aller aux élections pour sortir de la crise. C’est le seul moyen de mesurer les forces des partis politiques », a renchéri son proche collaborateur Mamy Rakotoarivelo. Ce dernier a averti entre autres que la mouvance Ravalomanana boycottera le scrutin si jamais on refuse le dossier de sa candidate, un scénario qui reste tout a fait imaginable étant donné que Lalao Ravalomanana ne remplit pas les conditions d’éligibilité, note Express de Madagascar.
Le quotidien local rappelle qu’un article du code électoral stipule que seules les personnes ayant résidé à Madagascar durant les 6 mois précédant la période de dépôt de candidature auront le droit de se présenter aux prochaines élections. Ce qui n’est pas le cas de l’épouse de l’exilé politique, qui
n’a pu rentrer au pays que le 12 mars.
La presse malgache s’interroge de ce fait si l’arrivée dans la Grande île de Joaquim Chissano, ancien président mozambicain et médiateur de la crise malgache, ce lundi 15 avril, ainsi que le dialogue malgacho-malgache diligenté par la Confédération des églises chrétienne de Madagascar (FFKM), prévu jeudi prochain, iront vers une validation ou non de cette candidature controversée.
En tout cas, cette décision de Marc Ravalomanana a réunifié aussitôt sa mouvance et principalement le parti qu’il a lui-même fondée, un atout qui pèsera assez lourd durant les prochaines négociations. Ceux qui ont quitté le navire ont été d’ailleurs appelés à le regagner par Ravalomanana lui-même. « Il est temps de rassembler nos forces », disait-il, en soutenant que les dissidents « ne sont pas des traîtres. Ils ont seulement essayé de trouver des moyens pour sortir de la crise ».
Par ailleurs, au nom de l’équité, l’ancien homme fort du pays a décidé de « mettre de côté », son « orgueil » et « de ne rentrer au pays qu’après les élections pour que celles-ci puissent se dérouler dans le calme ». Il a cependant appelé au respect des normes démocratiques pour garantir des « élections libres, transparentes, crédibles et acceptées par tous ».
Face à cette annonce quelque peu inattendue, les tenants du régime actuel, notamment les proches du président de la Transition Andry Rajoelina, se sont limités à une simple déclaration du genre « nous allons réfléchir à ces décisions ».
En fonction de l’évolution de la situation politique dans la Grande île donc, les prochains jours seront très déterminants, notamment l’issue des pourparlers engagés cette semaine. En attendant, l’opinion est cristallisée par une seule question : le calendrier du scrutin sera-t-il maintenu ou subira encore un énième report ? Si c’est le cas, se sera la 9è révision depuis le début de la période transitoire il y 4 ans de cela, avait fait remarquer une chaîne locale ce week end.