L’ex-président de Madagascar, Marc Ravalomanana, annonce sur Facebook son retour au pays pour ce samedi 19 février 2011. Le régime de transition en place a fait savoir à la presse que la justice malgache l’attend de pied ferme.
L’ancien chef d’Etat malgache annonce son retour de l’exil pour participer personnellement à la finalisation de la feuille de route présentée par l’équipe de la SADC (Communauté de développement d’Afrique Australe) sous la houlette du diplomate mozambicain Léonardo Simao.
Depuis son départ du pouvoir il y a plus de deux ans, Marc Ravalomanana, en exil en Afrique du Sud, a, à plusieurs reprises, annoncé son retour au pays, mais cette fois, il semble déterminé à tenir parole. Hier après-midi, son bras droit Mamy Rakotoarivelo a indiqué aux médias que Ravalomanana rentrera au pays samedi vers 11 heures, sans plus de précision.
" Je lui ai parlé au téléphone ce matin et il me l’a affirmé ", a rapporté aux journalistes locaux M. Rakotoarivelo, qui accueille la nouvelle avec prudence. " En tout cas, je ne compte pas lancer un appel à un rassemblement d’accueil afin d’éviter d’être taxé de tous les maux ", souligne-t-il dans les colonnes de l’Express Madagascar.
Pour l’heure, personne ne sait si l’ancien homme fort de Madagascar prendra un vol commercial ou s’il voyagera à bord d’un avion privé. Selon les têtes pensantes de sa mouvance, l’ancien président malgache convoquera la presse demain jeudi 17 février à Johannesbourg pour annoncer son " audacieuse initiative pour la démocratie ".
Dans son message posté hier sur le réseau social Facebook, Ravalomanana appelle ses partisans à se mobiliser pour soutenir sa cause. " Sachez que nous nous lèverons et serons solidaires de tous les Malgaches sans discrimination. Redressez-vous car nous n’accepterons jamais que notre Patrie soit abattue ", déclare-t-il, faisant allusion à sa propre feuille de route pour un retour à l’ordre constitutionnel qu’il compte défendre devant la délégation de la SADC.
De son côté, le régime de la transition ne se montre pas impressionné par cette annonce. Le ministre en charge des Affaires étrangères d’Andry Rajoelina, le vice-amiral Hyppolyte Rarison Ramaroson, a déclaré à la radio publique RNM que Ravalomanana devra répondre de ses actes devant la justice s’il se hasarde à fouler le sol malgache. Une déclaration en référence aux trois condamnations par contumace dont fait l’objet le président déchu. Et le chef de la diplomatie malgache d’ajouter que " Ravalomanana ne pourra que s’en prendre à lui-même s’il lui arrive quoi que ce soit ". Un propos déclinant toute responsabilité autour de la sécurité de l’ex-président.
Pour sa part, le conseiller juridique de l’ancien chef d’Etat malgache estime qu’ " il prendra le risque de se faire arrêter s’il décide de rentrer au pays ", a rapporté ce matin la radio RFI.
Dans la foulée, la ministre de la Justice de la transition, Christine Razanamahasoa, prévient que " la justice est indépendante par rapport aux négociations politiques. Elle a déjà rendu ses verdicts et ceux-ci sont destinés à être exécutés ".
L’annonce du retour de Ravalomanana intervient alors que le pays attend depuis lundi l’arrivée de Leonardo Simao, et éventuellement de Joaquim Chissano, pour finaliser la feuille de route en vue de la sortie de crise.