Andry Rajoelina a jusqu’à dimanche pour se retirer de la course présidentielle malgache, prévient un Collectif de 19 autres candidats qui le menace de destitution. L’ultimatum est aussi valable pour la CES.
19 des 41 candidats à la présidentielle malgache font bloc pour exiger le retrait de candidature d’Andry Rajoelina. Ils ont lancé un ultimatum au locataire d’Ambotsirohitra ainsi qu’à la Cour Electorale Spéciale (CES) et menacent ces derniers de destitution si aucune mesure ferme n’est prise jusqu’à la fin de cette semaine.
« Nous allons destituer le pouvoir s’il n’est pas capable de prendre sa responsabilité », a déclaré hier soir à la presse le candidat Voninahitsy Jean Eugène, issu du Collectif. Sur des propos recueillis par Express de Madagascar, ce prétendant au fauteuil présidentiel a fustigé : « le président de la Transition Andry Rajoelina fait de la provocation, la Cour Electorale Spéciale prend des décisions qui sèment la confusion et les candidats Lalao Ravalomanana et Didier Ratsiraka font du forcing ».
Pointés du doigt comme étant une source de blocage à la situation actuelle, le trio contesté et l’organe qui a validé leur dossier de candidature sont donc dans le collimateur de ce Collectif, qui, selon la presse locale, constitue une alliance de circonstance puisqu’ils n’ont pas vraiment les mêmes idéologies politiques.
Pour faire valoir leur cause, l’un des membres a déclaré :« Nous avons déjà dépensé beaucoup d’argent, ne serait-ce que la caution de 50 millions d’ariary (…) que nous avons dû payer ». Ainsi, si « le pouvoir transitoire fait partie des éléments qui freinent le bon déroulement des élections, le Collectif des candidats est prêt à le renverser ».
Leur ultimatum prend fin ce dimanche. Une fois le délai imparti expiré, les 19 candidats du Collectif menacent de « passer à l’acte » sans plus de détails. Ils ont indiqué tout simplement que le retrait des trois candidats doit se décider au niveau de la CES qui eut le malheur de valider des dossiers « non-éligibles ».
A son tour, le chef de la Mouvance Ravalomanana, Mamy Rakotoarivelo, a rétorqué. « Nous savons que Lalao Ravalomanana remplit les conditions d’éligibilité puisqu’elle a été empêchée de rentrer au pays », a-t-il insisté. Pour le cas d’Andry Rajoelina, ce président du Congrès de rappeler c’est la Feuille de route elle-même qui l’autorise à se porter candidat. Mamy Rakotoarivelo s’étonne ainsi du fait que « plus tard, on dit qu’il ne remplit pas les conditions exigées par la Charte de l’Union africaine ». Selon lui, « il y a une contradiction interne dans la position de la communauté internationale ».
Pour l’instant donc, les deux blocs campent fermement sur leurs positions respectives. Pour le trio décrié, la balle est dans le camp des 60 à 70% de l’électorat qui seraient derrière eux. Une alliance contre nature pourrait aussi se former sans qu’on ne s’y attende, vu l’ampleur des évènements.
Pour leur part, les 19 candidats qui se sont regroupés au sein de ce collectif appellent « à la solidarité de tous pour mettre fin aux blocages qui freinent le processus de sortie de crise ». Hier, ils se sont adressés à la population entière, aux forces de l’ordre, à la société civile et aux entités politiques à se rallier à leur cause.
Ils sollicitent également l’appui de la communauté internationale. Aux dernières nouvelles, des diplomates étrangers en poste dans la Grande île s’apprêteraient à rejoindre Addis-Abeba pour assister à une réunion du Groupe International de Contact sur Madagascar.
Selon une source citée par Midi Madagascar, l’Union africaine prendra les mesures nécessaires conformément au rapport de cette délégation. La décision finale de cet organe sur le dossier Madagascar serait ainsi rendue le jour de la fête nationale malgache, c’est –à dire le 26 juin prochain.