Au lieu de se livrer à la justice, l’homme s’est exprimé à la presse locale pour clamer son innocence. "Je tiens à souligner que je n’ai jamais l’intention de commettre un délit de fuite comme on le véhicule actuellement. On ne s’enfuit pas en allant à Tana.", se justifie-t-il dans le quotidien l’Express de Madagascar paru ce vendredi.
Poursuivi pour avoir détourné 400 millions d’ariary (environ 153 000 euros) de la caisse de sa commune, le maire de Toamasina, Gervais Rakotomanana, fait l’objet d’ordre d’arrestation lancé par le ministère malgache de l’Aménagement du territoire et de la décentralisation.
Il y a un peu plus d’une semaine, il a quitté Toamasina en catimini pour se rendre à Antananarivo. Selon ses dires, il s’est rendu dans la capitale malgache pour demander une audience auprès du Premier Ministre Camille Vital avec qui il comptait s’expliquer sur les accusations portées à son encontre. Mais ce jour-là, le 3 juin, l’élu de Toamasina s’était heurté à la porte close car le Chef du gouvernement malgache était en tournée dans le Sud. C’était finalement le directeur de cabinet de la Primature qui l’a reçu. Une rencontre au cours de laquelle il a mis la lumière sur la gestion financière de sa commune. Après ce rendez-vous, il n’a plus donné de nouvelles.
A son retour dans la capitale malgache, le 8 juin, le Général Camille Vital l’a invité à se livrer à la justice pour prouver son innocence. Mais cet appel est resté à ce jour sans suite. Néanmoins, quoique fortement recherché, Gervais Rakotomanana est sorti de son silence et a trouvé un moyen pour diffuser sa version des faits.
Selon lui, dans une interview réalisée par le journal l’Express de Madagascar, l’inspection menée dans sa commune n’avait pas suivi la procédure légale. Il qualifie de "bidons" les dossiers l’inculpant de détournement.
Gervais Rakotomanana, maire élu sous la couleur du parti TIM du président déchu Ravalomanana, se dit victime de machination et de persécution politiques. "C’est toujours comme ça, on emprisonne les individus qui n’affichent pas la même couleur politique que le pouvoir en place. ", lance-t-il.
De leur côté, les autorités affirment détenir en main des preuves " irréfutables " incriminant Gervais Rakotomanana.
" Il n’est pas question de couleur politique dans cette affaire. 80% des maires actuels sont encore TIM, pourquoi serait-il le seul à avoir des problèmes ? ", fustige un responsable du ministère malgache de la décentralisation.
"S’il est innocent, au lieu d’aller se justifier à la presse, pourquoi ne vient-il pas au tribunal ? Les journalistes et les lecteurs ne sont pas des juges. Ils ne peuvent pas alléger sa peine ", continue-t-il sur sa lancée.