Amarina Hôtel, un luxueux quatre étoiles implanté au cœur de l’île malgache de Nosy-Be, a fermé ses portes suite au départ précipité de ses dirigeants italiens, selon la presse locale.
L’Express de Madagascar a annoncé la fermeture de cet établissement hôtelier, alors que les
interpellations se poursuivent sur l’île de Nosy-Be après les lynchages, la semaine dernière, de deux Européens, dont un Français et un Italien jouissant de la nationalité française.
Le quotidien malgache évoque un départ « en catimini » des dirigeants d’Amarina Hôtel qui « sont tout simplement partis sans rien dire et sans laisser de sous ». Du coup, ses quelques 150 employés, pour la plupart des malgaches, se retrouvent au chômage et sans salaire.
Situé à Amporaha, ce luxueux quatre étoiles, qui accueillait entre 70 et 80 clients par semaine, en majorité des Italiens, ressemblerait actuellement à une ville fantôme, ses derniers clients ayant plié bagages depuis le 1er octobre dernier.
Après la mort du Français Sébastien Judalet et du Franco-italien Roberto Gianfala, le nom d’un hôtelier étranger a été cité comme prochaine cible de lynchage, mais celui-ci aurait réussi à s’échapper.
« Il n’y a plus de dirigeant ni de responsable direct, il n’y a aucune disposition ou instruction venant du siège en Italie, c’est le silence total », déclare un employé d’Amarina Hôtel, aujourd’hui laissé à l’abandon. L’Express de Madagascar relaie la détresse des salariés de cet établissement, sans toutefois établir un lien quelconque avec les événements sordides qui se sont produits sur l’île.
Parallèlement, de nouvelles personnes ont été interpellées cette semaine, dont l’ex-sénateur Joseph Yolland, originaire de Nosy-Be. Cette personnalité politique très connue sur la grande île a été placée en garde à vue mardi 8 octobre à la section des recherches criminelles de la gendarmerie à Fiadanana, Tananarive.
Le journal local Les Nouvelles explique que cet ancien parlementaire est accusé d’être « derrière la révolte qui a conduit au lynchage de deux ressortissants étrangers à Nosy-Be ». Suspectés d’un pseudo trafic d’organes, Sébastien Judalet et Roberto Gianfala ont été lynchés à mort et brûlés vifs par la foule en colère il y a une semaine sur l’une des plages de cette ville touristique.
Alors que l’
enquête continue autour de cette affaire, les tours opérateurs locaux assistent actuellement à une vague d’annulations de voyage. «
Définitivement, la saison touristique 2013 ne sera pas à la hauteur de celle de l’année dernière à cause de nombreux facteurs » dont «
l’incertitude quant à la sécurité à Madagascar. Depuis le malheureux événement qui a eu lieu à l’île aux parfums (Nosy-Be, ndlr), beaucoup de clients ont annulé tout leur voyage », déplore un responsable d’une agence de voyage dans les colonnes de L’Express de Madagascar.
Autant dire que le tourisme malgache a pris un sérieux coup après ces incidents survenus à Nosy-Be. Une mauvaise publicité dont le pays se serait bien passé par ces temps de crise.