Andry Rakotonirainy, un attaché de presse du ministère de la population, est l’un des rescapés du naufrage de Sonierana Ivongo qui a coûté la vie à la ministre Nadine Ramaroson. La presse malgache relaie son témoignage.
Le dernier bilan du naufrage survenu dimanche 28 août au large de Soanierana Ivongo fait état de 15 morts, dont 7 employés du ministère de la Population, parmi lesquels la ministre Nadine Ramaroson. Il n’y a donc eu que deux rescapés. L’un d’eux, Andry Rakotonirainy, raconte les faits dans les colonnes de la presse locale.
" Après avoir assisté au festival ‘Tsôlabe’ (Festival des baleines, ndlr) à Sainte-Marie, nous avons embarqué à bord d’une vedette prévue pour nous transporter jusqu’à Soanierana Ivongo. A quelques mètres du rivage, le commandant a donné l’ordre de tourner à gauche pour esquiver une vague déferlante mais notre vedette a été déséquilibrée avant de chavirer ", raconte l’attaché de presse du ministère de la population dans les lignes de L’Express de Madagascar.
Selon les explications scientifiques recueillies par le journal La Vérité, l’accident survenu lors d’un passage sur une embouchure a été provoqué par le phénomène du " mascaret ", qui se manifeste de la manière suivante : " le front de la marée montante se propage vers l’embouchure et se présente comme un mur d’eau bouillonnant ressemblant à une lame qui déferle sur la plage, voire comme une cascade qui se déplace ".
D’après les témoignages d’Andry Rakotonirainy, le bateau de plaisance s’est littéralement retourné, retenant prisonniers la ministre Nadine Ramaroson et un autre attaché de presse Heriniaina, dont les corps ont été dégagés suite à l’intervention des sauveteurs.
Et puis, il y a eu une explosion provenant du moteur de la vedette rapide." Quelques minutes plus tard, une explosion s’est produite, à l’origine du décès d’un garde du corps de la ministre et d’autres secouristes (…) Sur les 10 staffs du ministère de la Population, quatre ont péri noyés, deux sont portés disparus et on compte quatre rescapés dont mon humble personne ", relate le rescapé. Le journaliste évoque un éventuel problème de surcharge pour expliquer le chavirement du bateau. " Au départ de Sainte-Marie, deux membres d’équipage m’ont annoncé l’arrivée à bord de 4 artistes, lesquels font partie des rescapés (…) A ma connaissance, aucune mesure n’a été prise concernant ce surplus mais le fait est que tous les passagers ont été astreints au port d’un gilet de sauvetage (…) ", souligne-t-il.
Les causes exactes du naufrage restent donc à déterminer, mais les autorités évoquent d’accident. Un avis que ne partage pas totalement un parent de la victime, Alain Ramaroson. Selon Midi Madagasikara, ce ténor du Conseil supérieur de la transition (CST) envisage de demander l’ouverture d’une enquête de spécialistes pour éclaircir les circonstances entourant la mort de sa nièce Nadine Ramaroson.
Dans la foulée, la Haute autorité de la transition a décrété une journée de deuil national pour ce vendredi 2 septembre 2011. Le couple présidentiel Andry et Mialy Rajoelina s’est rendu à Toamasina hier pour accueillir les dépouilles des victimes du naufrage. Un culte œcuménique est prévu aujourd’hui dans la ville du grand port. Une cérémonie qui sera retransmise en direct sur la radio RNM et la chaîne de télévision publique TVM.
La traversée entre l’île Sainte-Marie et Soanierana Ivongo est réputée dangereuse surtout dans l’après-midi ou le soir. D’après Ony Schneider, organisatrice du Festival des baleines, le bateau transportant la Nadine Ramaroson et sa délégation aurait dû lever l’ancre avant midi. Mais la ministre a encore tenu à rencontrer l’association des femmes de Sainte-Marie, ce qui a retardé son départ.