L’hécatombe continue chez les jeunes femmes malgaches qui partent travailler au Liban. En effet, depuis le mois de novembre, 16 décès ont été déclarés.
Le travail des jeunes malgaches employées au Liban dévoile au fur et à mesure ses dessous sordides. Alors que des agences de placement sans scrupule continuent malgré les interdictions des autorités malgaches d’envoyer des jeunes filles à l’"abattoir libanais", les plaintes concernant des cas de maltraitance ne cessent de s’accumuler.
En effet, selon le Syndicat des professionnels en travail social, des cas de mauvais traitements ne cessent d’être rapportés. Insultées, battues, drogués et même violées, plusieurs jeunes femmes se plaignent des comportements inhumains de leur patron, se terminant parfois de manière tragique.
Au moins 16 décès ont été déclarés depuis le mois de novembre portant le total à près de 30 depuis le début de l’année. Le dernier en date concerne une jeune femme de 22 ans qui a été déclarée morte des suites d’une crise d’épilepsie le 7 octobre dernier. Rapatrié à Madagascar vendredi dernier, le corps de cette dernière porte plusieurs marques de coups au visage et à la tête. Les professionnels du travail social déplorent par ailleurs le voile de mensonge qui entoure le cas de ces jeunes filles. En effet, si elles désirent être rapatriées, ces dernières doivent signer une décharge et déclarer par écrit qu’elles n’avaient subi aucun mauvais traitement ni aucune autre forme de maltraitance. Ce week end, 9 d’entre elles étaient arrivées à l’aéroport d’Antananarivo, visiblement dans un état second. A ce jour, plus de 600 demandes de rapatriement sont traitées au niveau des autorités malgaches.
Il est à noter que ces jeunes malgaches partent de Madagascar pour travailler en tant que femmes de ménage dans des familles libanaises pour un salaire avoisinant les 115 euros, une manne financière considérable pour un pays dont plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté et dont le SMIG est d’à peine 26 euros.