La France, par la voix de son ambassadeur François Goldblatt, estime qu’il est temps pour la Sadc et l’Union africain de procéder progressivement à la levée des sanctions imposées contre Madagascar depuis 2009.
A l’heure où le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine et la SADC ne parviennent toujours pas à se mettre en diapason par rapport à la levée des sanctions imposées contre Madagascar, la France, elle, estime qu’il est temps d’avancer progressivement vers cette résolution.
« Notre avis est que l’esprit d’apaisement dont nous sommes les témoins, la mise en place brique après brique de tout ce qui va permettre de tenir les élections le 24 juillet et le 25 septembre devraient permettre, me semble-t-il , d’aller de l’avant progressivement, étape par étape, vers une levée des sanctions », a indiqué SEM François Goldblatt dans une interview accordée au quotidien malgache Les nouvelles.
Lui de reconnaître cependant qu’« il appartient aux organes concernés (Union africaine et communauté de développement de l’Afrique australe ou SADC) de se prononcer là-dessus ».
Après le « non-respect » des accords signés à Maputo, 109 personnalités parmi les dirigeants actuels et anciens de la Transition ont fait l’objet d’une série de sanctions décidées par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (CPS/UA), entre autres, interdiction de visa et gel des avoirs bancaires. De surcroît, la participation de la Grande île aux activités de l’organisation a été également suspendue, une mesure qui reste en vigueur depuis ce jour.
Récemment, le CPS/UA a confirmé dans un communiqué que tant que certaines dispositions prévues dans la Feuille de route signée en 2011 ne sont pas appliquées, notamment celle relative au retour sans conditions des exilés politique, en l’occurrence Marc Ravalomanana, les sanctions restent valables.
Pourtant, quelques jours plus tard, le ministre tanzanien des Affaires étrangères, Bernard Kamillius Membe, dont le pays préside actuellement l’organe en charge des affaires politiques (Troïka) au niveau de la SADC, a fait une toute autre déclaration.
Ne voulant pas s’incruster dans cette « guerre d’opinions », la France, quant à elle, prône une nouvelle fois la notion d’apaisement et la reconnaissance des efforts entrepris jusqu’ici de part et d’autres.
« Il s’agit de récompenser les efforts. Ce serait légitime et compréhensible que cela soit fait d’autant que chacun fournit des efforts. La présidence fait des efforts. Il en est de même pour le premier ministre, les ministres concernés, et notamment la Cenit (commission électorale, ndlr) qui fait d’immenses progrès dans l’accomplissement de la tâche qui lui est dévolue. Il me semble qu’il est naturel et légitime qu’elles soient récompensées », a-t-il réitéré.
Concernant les préparatifs entourant le processus électoral, le diplomate d’insister que des efforts restent à faire dans la confection et la distribution des cartes nationales d’identité afin que toutes personnes en âge de voter puissent exprimer leur suffrage.