La démission d’Andry Rajoelina, et celle des ministres candidats à l’élection présidentielle est attendue depuis quelques jours, en vertu de la Constitution et du code électoral en vigueur à Madagascar.
Le président de la Transition, plusieurs ministres du gouvernement ainsi que d’autres autorités politiques, qui se sont portés candidats à l’élection présidentielle, auraient dû déposer leur démission depuis quelques jours, rappelle le quotidien local L’Express de Madagascar.
La Constitution et le code électoral du pays stipulent en effet que "toute autorité politique, candidat à l’élection présidentielle du 24 juillet 2013, doit démissionner de ses fonctions à compter de la date de publication de la liste officielle des candidats" le 3 mai dernier par la Cour électorale spéciale (CES).
Mais à ce jour, L’Express de Madagascar s’étonne de voir que "tout le monde fait le mort" et n’affiche aucune intention de démissionner. Mais en vertu des textes en vigueur, une série de démissions est attendue au sein de la classe politique malgache, à commencer par celle d’Andry Rajoelina.
Le ministre de l’Intérieur Florent Rakotorisoa a indiqué qu’"après la démission du président de la Transition, normalement la direction du pays devrait être assurée par le président du Conseil Supérieur de la Transition (CST), mais celui-ci étant également candidat à la présidentielle, c’est le gouvernement qui devra assurer collégialement la direction du pays".
Dolin Rasolosoa, l’actuel président du Conseil Supérieur de la Transition (CST) et candidat à la présidentielle, devrait lui aussi rendre son tablier et ne doit plus présider cette institution dont la session ordinaire s’est ouvert ce mardi 7 mai. " Le président Conseil Supérieur de la Transition (Dolin Rasolosoa), le chef de région (Faharo Ratsimbalson), le président de la Délégation spéciale d’Antananarivo (Edgard Razafindravahy) et les ministres candidats (Hajo Andrianainarivelo, Pierrot Rajaonarivelo et Tabera Randriamanantsoa) doivent démissionner lundi (lundi 6 mai, ndlr) ", insiste le ministre de l’Intérieur Florent Rakotorisoa.
Ce dernier exige l’application stricte de la loi organique régissant le code électoral malgache. "S’ils ne respectent pas les textes, il relève de la Cour électorale spéciale (CES) et de la Commission électorale nationale indépendante pour la transition (CENIT) de prendre leurs responsabilités", ajoute Florent Rakotorisoa.
Outre la Constitution et le code électoral, la Feuille de route, qui trace les voies de sortie de crise à Madagascar, instaure également un "délai de démission des candidats-membres du gouvernement à 60 jours avant la consultation populaire", souligne le journal L’Express, qui met l’accent sur la primauté du code électoral.
A l’heure actuelle, une certaine confusion règne autour de ces démissions. Dans un communiqué, l’Observatoire de la vie politique (Sefafi) s’inquiète des "risques politiques dans les mois à venir", en raison des vacances de postes au sein du gouvernement.