Pour la première fois, une femme accède à la présidence de l’Assemblée nationale à Madagascar. Il s’agit de l’ancienne ministre de la Justice Christine Razanamahasoa, désignée hier lors d’une session spéciale.
Les
députés malgaches élus le 20 décembre dernier se sont réunis dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale mardi 18 février pour ouvrir la première session de la toute première législature de la 4è République.
Au cours de cette session parlementaire spéciale, les élus de toutes tendances politiques confondues ont procédé à la désignation de celle ou celui qui allait accéder au Perchoir. Pour la première fois dans l’histoire de Madagascar, c’est une femme qui a été désignée présidente de l’Assemblée nationale. Il s’agit de Christine Razanamahasoa, ex-Garde des Sceaux de l’ancien régime de transition, qui a été élue avec 77 voix contre 69 pour le candidat issu de la plateforme présidentielle Jean-Max Rakotomamonjy.
Selon le journal Midi Madagascar, la victoire de la candidate Mapar, groupement politique proche d’Andry Rajoelina, constitue un second revers pour le président de la République Hery Rajaonarimampianina.
Faut-il rappeler que la présentation du futur Premier Ministre, qui mettait aux prises les deux hommes, reviendra au parti ou au groupe de partis ayant obtenu le plus grand nombre de députés aux élections législatives, a tranché lundi la Haute Cour Constitutionnelle (HCC). Mathématiquement, c’est Mapar, détenteur de la majorité à l’Assemblée nationale, qui aura le privilège de proposer le nom d’un Premier ministrable au Président de la République.
C’est là que le bat blesse car le nouveau chef de l’Etat pourrait décider de ne pas nommer la personnalité proposée par le parti Mapar d’Andry Rajoelina, qui ne sera sans doute pas en odeur de sainteté auprès de la communauté internationale.
Selon l’article 54 de la Constitution, « le président de la République nomme le Premier ministre, présenté par le parti ou le groupe de partis majoritaire à l’Assemblée nationale ». Mais faute d’entente, Hery Rajaonarimampianina pourrait procéder à la dissolution de l’Assemblée nationale, ce qui ouvrira la voie à une nouvelle crise institutionnelle dans le pays, note Midi Madagascar.
Après sa nomination, la nouvelle patronne de l’Assemblée nationale malgache Christine Razanamahasoa, également députéed’Ambatofinandrahana sous la bannière Mapar, a affiché son intention de restaurer l’image de la chambre basse. « Nous allons à présent œuvrer pour redorer le blason de l’Assemblée nationale. Les nouveaux députés devront suivre des formations afin d’améliorer leurs compétences », a-t-elle dit.