Alors que les consultations en vue de la mise en place d’un nouveau gouvernement de transition se poursuivent, une partie de l’opposition continue de camper sur ses positions. C’est le cas des anciens présidents Zafy Albert, Ratsiraka Didier, et Marc Ravalomanana.
Après la signature de la feuille de route pour la sortie de crise à Madagascar le 9 mars dernier, le nouveau gouvernement d’Union nationale devrait être sur pied d’ici mercredi, selon des sources non-officielles. Depuis environ une semaine, le bureau du premier ministre Camille Vital est submergé par une pile de dossiers de candidature des prétendants ministres.
" La Primature a reçu une centaine de CV jusqu’à présent. Le dépôt des listes proposées par les partis politiques, signataires de la feuille de route devrait prendre fin lundi (Ndlr : aujourd’hui) ", confie une source proche du dossier.
La plupart des formations politiques qui ont paraphé la feuille de route, ont déjà remis leur liste à la Primature Mahazoarivo, avec un double déposé au palais présidentiel à Ambohitsorohitra, rapporte la même source qui cite entre autres la branche dissidente du Tim (Tiako i Madagasikara - parti de l’ancien président Marc Ravalomanana) sous la houlette de Raharinaivo Andrianantoandro, l’actuel président du Congrès de la Transition.
Toutefois, malgré l’imminence de la mise en place du nouveau gouvernement, la question portant sur la clé de répartition des portefeuilles ministériels n’a pas été tirée au clair.
" Le président de la Transition et le Premier ministre de consensus s’engagent à opérer une répartition juste et équitable des portefeuilles, en respectant les critères de provenance politique, de représentation de genre et d’équilibre régional ", explique évasivement la feuille de route proposée par le médiateur mozambicain Leonardo Simao, représentant de la Communauté de développement de l’Afrique (SADC).
Fidèles à leur position initiale, les trois ex-présidents Zafy, Ratsiraka et Ravalomanana font bloc pour refuser la feuille de route dans sa forme actuelle.
Didier Ratsiraka a appelé tous les membres de son parti de ne pas siéger dans toutes les institutions d’ " un régime de fait " (la Transition). " Les membres de notre parti, jusqu’à nouvel ordre, doivent refuser toutes les places que d’aucuns tentent de leur offrir dans toutes les institutions d’un régime de fait par fidélité à la parole donnée et aux signatures apposées. C’est une question d’honneur et d’éthique ", a déclaré l’Amiral rouge le 19 mars lors du 35e anniversaire de son parti Arema.
Dans la même lignée, Zafy Albert estime que " le pouvoir de la HAT (haute autorité de la transition) n’existe plus " (…) " Son mandat a expiré depuis le mois de décembre dernier ", indique-t-il. Pour lui, il y a un vide juridique et institutionnel en ce moment dans la Grande île. " Tout le monde peut mettre en place une institution à sa guise. Prochainement, nous allons également instaurer un régime ", martèle-t-il, précisant que le médiateur de la SADC, " Chissano ne peut pas forcer les Malgaches à appliquer la feuille de route ". Les trois mouvances Zafy, Ratsiraka et Ravalomanana prévoient d’organiser une grande manifestation anti-HAT le 29 mars prochain à l’occasion de la commémoration de l’Insurrection de 1947.