Les 27 pays membres de l’Union Européenne ont entériné ce jeudi la suspension de toute aide au développement destinée à Madagascar.
La Commission Européenne a décidé la mise en vigueur et l’application des sanctions à l’encontre de la Grande Ile en raison de "l’absence de progrès démocratiques depuis l’arrivée au pouvoir d’Andry Rajoelina en mars 2009".
"L’UE considère que le transfert par la force du pouvoir survenu à Madagascar le 17 mars 2009 constitue une violation flagrante de la démocratie et de l’Etat de droit", indique un texte adopté ce jeudi par le Conseil européen en marge d’une réunion des ministres européens des Affaires intérieures à Luxembourg.
Les mesures adoptées ont pour effet immédiat le gel de tout appui budgétaire dédié à Madagascar, ainsi que l’affectation de nouveaux moyens financiers au titre du 10e Fonds européen de développement. Toutefois, ces sanctions européennes n’affectent pas les aides humanitaires et d’urgence accordées à Madagascar. De plus, certains projets bénéficiant directement à la population ne sont pas concernés. De même pour les accords commerciaux.
En vertu de l’accord de Cotonou qui régit le partenariat de l’Union européenne avec les pays ACP (Afrique-Caraïbe-Pacifique), la durée du dialogue politique en vue de trouver un consensus pour un retour à l’ordre constitutionnel est fixée à 120 jours. Ce qui implique que les sanctions de l’UE auraient déjà dû tomber depuis novembre 2009.
Raison pour laquelle, à Madagascar, cette résolution de la Commission européenne ne surprend guère l’opinion. Les menaces de sanctions européennes ont été annoncées à grands fracas depuis le début de l’année. D’ailleurs, les politiciens issus de l’opposition en font leurs sujets préférés. Aujourd’hui, la population semble surtout inquiète quant aux éventuelles répercussions d’une telle mesure sur l’avenir du pays.
Malgré plusieurs tentatives de médiation internationale, la crise politique malgache ne laisse entrevoir aucune issue consensuelle. Les accords signés en 2009 à Maputo et ceux discutés à Addis Abeba sont restés lettre-morte. Les pourparlers engagés jusque-là se sont soldés par un échec. Le dernier en date s’est tenu début mai à Pretoria sous l’égide du président sud-africain Zacob Zuma et du secrétaire d’Etat à la Coopération et à la Francophonie Alain Joyandet.