Un pas en avant, deux autres en arrière. Le processus de sortie de crise à Madagascar peine à avancer. L’émissaire de la Sadc Leonardo Simao s’impatiente et fustige l’attitude de certaines forces politiques, dont les trois mouvances Zafy, Ratsiraka et Ravalomanana.
Après l’ultimatum de Andry Rajoelina, le médiateur de la Sadc Leonardo Simao veut donner un coup d’accélérateur à sa médiation.
Lors d’une brève intervention à la presse hier, l’homme a fait part de son indignation face à l’attitude de certaines formations politiques impliquées dans la finalisation de la feulle de route. Il a tout particulièrement fustigé le comportement des trois mouvances Zafy, Ratsiraka et Ravalomanana.
" Les mouvances Zafy et Ratsiraka ont dit qu’elles ne comptent plus participer. C’est leur droit ", déclare le Dr Simao. Et d’ajouter que " la porte est encore ouverte pour les autres entités politiques qui souhaitent participer à ce processus malgacho-malagache ". Avant de lancer : " Ceux qui ne veulent pas suivre la négociation sont responsables de leurs actes (…) ".
Plus virulent encore, Leonardo Simao accuse le camp de l’ancien président Ravalomanana de " tourner en rond ".
" Nous sommes en train de faire une évaluation. On dit une chose un jour et on dit le contraire de tout ce qui est convenu le lendemain. Qu’est-ce que ça veut dire ? ", s’interroge-t-il, critiquant ouvertement la position de la mouvance Ravalomanana.
Après cette mise au point de l’émissaire de la Sadc, les réactions des concernés ne s’étaient pas fait attendre.
Dans le quotidien Express Madagascar, le porte-parole de la mouvance Zafy, le Docteur Emmanuel Rakotovahiny, nie avoir fait une telle déclaration. Il indique n’avoir jamais été contacté par Leonardo Simao depuis son arrivée à Madagascar, ce lundi 21 février. " Nous attendons encore son appel pour discuter ", affirme-t-il.
Pour sa part, le bras droit de Ravalomanana, Mamy Rakotoarivelo donne peu de crédit à la démarche de Leonardo Simao.
" Pourquoi aurait-on besoin d’intermédiaire alors que les deux chefs de l’État peuvent discuter directement ? ", se demande-t-il, faisant référence à la rencontre en début de semaine à Mozambique entre Marc Ravalomanana et Joaquim Chissano.
Selon Leonardo Simao, cette feuille de route censée sonner la fin de la crise politique à Madagascar devrait être bouclée " dans quelques jours ".