La grève des étudiants de l’Université de Toliary a connu un développement inattendu hier : les grévistes ont pris en otages une dizaine de personnes, tous des membres du personnel technique et administratif de l’Université, dont le directeur administratif et financier. Tout ceci pour protester contre l’exclusion de 12 étudiants, suspectés de fraudes et tentatives de fraude lors des précédents examens. En clair, les grévistes réclament la démission du président de l’Université, Alphonse Dina, selon L’Express de Madagascar. Les négociations sont en cours.
La manifestation estudiantine au campus de Maninday continue et s’est intensifiée hier avec une prise d’otages dont étaient victimes une dizaine d’employés de la présidence de l’Université.
Tôt le matin lors de l’ouverture du bureau de la présidence de l’Université, un groupe d’étudiants a dans un premier temps tenté de séquestrer le président Alphonse Dina. " Ce dernier étant absent à ce moment-là, ils s’en sont pris à toutes personnes qu’ils ont croisé sur les lieux, parmi lesquelles le directeur administratif et financier, Anastasie Zafimiarisoa, sa secrétaire Larisoa Jeanine, et un autre membre du personnel, Lucien Avimana ", rapporte L’Express de Madagascar. Le otages ont ensuite été embarqués de force dans un taxi et amenés à la cité universitaire de Maninday.
Entre temps, les étudiants ont également pris d’assaut le domicile du vice-président de l’Université, Jaofetra Tsimiato. Celui-ci étant absent, ce sont ses deux enfants et sa femme qui ont été amenés de force et conduits à Maninday. Parallèlement, la famille du Pr Seth Rasolomasy, supposé proche du président de l’Université, a subi le même sort. Sa femme et ses deux enfants sont eux aussi retenus en otages au campus de Maninday. Les grévistes ont séquestré au total dix personnes, dont deux femmes, sept enfants, et un homme, d’après L’Express de Madagascar. Jusque tard dans la nuit, aucune intervention des forces de l’ordre n’a été signalée. Les étudiants ont installé des barrages le long de la route menant au campus de Maninday, d’après le journal malgache.
Interrogée par les médias, la circonscription régionale de la gendarmerie de Toliary a indiqué que ses éléments " attendent l’issue de la négociation déjà entamée par les autorités civiles pour sortir de cette situation. Nous voulons à tout prix éviter l’usage de la force tant que les pourparlers sont en marche ".