Lors d’un entretien exceptionnel accordé à Antenne Réunion, Andry Rajoelina s’est montré confiant quant à l’avenir de Madagascar qui pourrait devenir "une vitrine de l’Océan Indien et de l’Afrique".
Dans un entretien exceptionnel livré à Antenne Réunion, le président de la transition malgache Andry Rajoelina s’est penché sur les dossiers importants qui concernent la Grande île et les perspectives sociales, économiques et politiques du pays.
Le sud-ouest de Madagascar peine à se relever plus d’un mois après le passage du cyclone Haruna. 26 personnes ont péri dans ces intempéries et plus de 40.000 sinistrés sont dénombrés dans le pays. La population se retrouve démunie et selon elle, l’Etat n’aurait pas pris ses responsabilités et les associations sont plus présentes sur le terrain. Quel est votre sentiment à ce sujet ?
Andry Rajoelina : Il faut d’abord venir sur le terrain pour faire un constat réel de la situation avant de faire. Le Sud de Madagascar, c’est historiquement une partie qui n’a pas beaucoup d’eau. Le manque d’accessibilité à l’eau potable crée effectivement beaucoup de problème.
Il est facile de toujours donner tort à celui qui dirige un pays. Nous avons déployé des moyens nécessaires pour sauver les sinistrés. Nous avons été au chevet des sinistrés pour leur venir en aide, à travers une assistance sur le plan médical. Nous avons mis en place des dispositifs pour la gratuité et faciliter l’accessibilité aux soins. Il y a aujourd’hui encore beaucoup d’efforts à faire, notamment pour reconstruire les infrastructures publiques. Aujourd’hui la situation est maîtrisée.
Vous avez promis des soins gratuits aux Malgaches. Qu’en est-il de ce dossier ?
Andry Rajoelina : L’accessibilité de la population aux soins médicaux fait partie de notre défi. nous avons réussi ces défis à travers des centres de santé, notamment. Aujourd’hui nous avons construit neuf hôpitaux dans les grandes villes répondant aux normes internationales. Nous avons pu moderniser la santé à Madagascar pour qu’aujourd’hui on n’envoie plus nos malades à l’étranger, ça c’est un bilan très positif.
Aujourd’hui la gratuité des soins n’est pas encore effective. Ce qui était important, c’était d’abord de moderniser les infrastructures. nous avons pu construire de nouvelles infrastructures sans l’aide internationale. Les fonds proviennent uniquement des taxes perçues sur les entreprises. Quand ces sociétés vont produire davantage et qu’elles vont payer plus de taxes, nous pourrons alors injecter ces fonds dans le secteur de la santé. A ce moment là, la gratuité des soins sera effective à Madagascar.
Vous parlez de modernisation des infrastructures et affichez votre confiance dans l’avenir du pays. Il y a néanmoins un paradoxe, car le regard occidental ne retient de Madagascar que l’extrême pauvreté. Comment expliquez-vous ce paradoxe ?
Andry Rajoelina : Madagascar n’avait pas un plan de développement clair par rapport aux investisseurs étrangers, mais surtout pour le peuple malgache. La pauvreté ne date pas d’aujourd’hui à Madagascar. Les gens sont chômeurs de père en fils, leurs grands-pères étaient chômeurs, leurs pères sont chômeurs et maintenant les jeunes sont chômeurs et ils habitent encore chez leurs parents.
C’est pour ces raisons que le peuple s’est révolté. Il faut changer cette situation. Ce que nous sommes en train de faire, c’est de tracer un nouveau chemin. Aujourd’hui on ne sait pas si Madagascar devrait être producteur ou commercialiser ce que les autres produisent.
Madagascar doit être le grenier en ce qui concerne la production du riz dans l’Océan Indien. C’est possible et c’était le cas dans les années 70. Madagascar doit également inciter les investisseurs à venir s’installer dans le pays.
Il y a beaucoup de choses que nous pouvons faire à Madagascar : nous avons des jeunes qui veulent aller de l’avant et travailler, nous avons notre terre qui est très vaste et propice au développement de l’agriculture et nous avons beaucoup de richesses.
il n’y a pas eu de création d’emplois durant ces 20 dernières années à Madagascar. Avec l’agriculture, par exemple, nous pouvons créer 200.000 emplois en moins de deux ans et ce qu’il faut faire.
La présidentielle de cette année représente un espoir pour les 22 millions de Malgaches. Pourquoi ne vous présentez-vous pas cette année ?
Andry Rajoelina : C’est important pour moi de préserver la paix et la stabilité à Madagascar. Il y a quelque chose qui est plus grand que le pouvoir, c’est le le peuple. Je voulais éviter la guerre civile à Madagascar et nous avons pu éviter des affrontements ces trois dernières années. Aujourd’hui je me présente comme une solution pour ce Madagascar de demain.
Madagascar a besoin d’un homme patriote qui est prêt à tout qui est prêt à tout pour développer son pays. Je pense que cette décision c’est justement pour préserver la paix et se concentrer sur la refondation du pays.
Retrouvez l’intégralité de cet entretien dans l’émission Les Grands Entretiens ce soir sur Antenne Réunion à partir de 19h50.