Plus de 8 millions d’enfants sur les 10 millions que compte Madagascar vivent en dessous du seuil de la pauvreté, selon une étude présentée cette semaine par l’UNICEF en collaboration avec l’Université d’Antananarivo.
En raison de la crise que traverse le pays, de plus en plus d’enfants malgaches sont livrés à eux-mêmes, victimes de nombreuses privations, notamment dans le domaine de nutrition, de santé, d’éducation, de logement, d’eau et d’assainissement, de protection et d’accès à l’information.
Plus de 8 millions d’enfants de moins de 18 ans vivent en dessous du seuil de pauvreté, voire dans la misère la plus totale. Un constat d’autant plus alarmant pour un pays qui compte 10 millions d’enfants, soit 53.4% de la population globale.
« Entre 2005 et 2010, la pauvreté monétaire s’est dégradée, passant de 76.6% à 82% pour les enfants de moins de 18 ans », souligne l’UNICEF, qui tire la sonnette d’alarme sur la pauvreté infantile extrême à Madagascar.
Dans le détail, 84.5% des enfants de moins de 18 ans habitent dans un logement bondé avec 4 personnes ou plus par chambre ou dans un logement sans plafond. Au niveau de l’assainissement, beaucoup reste encore à faire. Ainsi, 47% des enfants malgaches n’ont pas de toilettes de normes sanitaires requises. Au niveau de la santé, la privation reste aussi importante : 1 enfant de moins de 2 ans sur 2 n’a pas reçu les huit vaccins nécessaires tandis que 13.3% des enfants de 12-23 mois n’ont jamais été vaccinés, indique l’organisme d’aides humanitaires en faveur des enfants.
Autre constat en matière de la nutrition, 1 enfant sur 2 de moins de 5 ans est en retard de croissance. S’agissant de l’éducation, le problème d’analphabétisme a gagné de l’ampleur : 14.2% des enfants de 6-17 ans n’ont jamais fréquenté l’école. Enfin, concernant l’accès à l’information, 27.5% des enfants n’ont accès ni à la radio, ni à la télévision, ni à aucune autre source d’informations.
« Cette étude a pour objectif de montrer les aspects multidimensionnels de la pauvreté des enfants à Madagascar afin d’apporter quelques éclairages pour les actions futures. Les résultats devraient permettre de mieux prendre en compte les spécificités des enfants dans la conception et la mise en œuvre des politiques nationales de développement », explique Christine Weigand, chef de la section Politique Sociale à L’UNICEF Madagascar.